Dimanche des Rameaux et de la Passion de notre Seigneur

Aujourd’hui, nous accueillons Jésus qui rentre à Jérusalem. C’est une joie de l’accueillir avec nos Rameaux, de lui dire notre joie de l’avoir pour Sauveur et Seigneur. Mais tout de suite après la procession, nous entendons la lecture de la Passion. Que c’est curieux : ne pourrait-on pas prendre le temps de savourer cette joie de l’entrée de Jésus à Jérusalem ? Pourquoi tout de suite être plongé dans sa Passion ? D’ailleurs, elle n’a lieu que 5 jours après ? Pourquoi lit-on cet Evangile à ce moment-là ?

Pour répondre à cette question, essayons de nous mettre à la place de Jésus. Qu’est-ce qui habite son cœur ce jour-là ? Il est bien sûr empli de la joie d’être accueilli comme le Messie. Il est heureux de voir cette foule qui le reconnaît comme l’envoyé du Père. Il y a aussi en lui une peine, celle de savoir que beaucoup de ces personnes se trompent sur son compte : beaucoup pensent qu’il va bouter les Romains hors d’Israël, comme saint Jeanne d’Arc le fera de son temps avec les Anglais.

Il a enfin conscience de la dimension dramatique de ce qui est en train de se jouer : il est en train de monter vers sa Passion. Il sait qu’il va être livré aux Romains, qu’il va être condamné à mort, va porter avec angoisse les péchés du monde… Il a conscience du poids qu’il aura sur ses épaules et des ténèbres qui vont envahir son cœur. Il sait qu’il sera laissé à la puissance de Satan et qu’il aura un combat à vivre contre la désespérance, contre la haine… Il sait qu’il ressuscitera et qu’il retournera vers son Père dans les Cieux. Cette montée vers Jérusalem est une montée vers le salut et Jésus sait ce qu’il va en coûter pour l’obtenir.

En montant vers Jérusalem, Jésus porte ce poids avec lui. Dans son cœur, il y a cette joie de l’accueil si spontanée de la foule en liesse mais aussi la conscience de ce qui se joue. Joie et angoisse se mêlent dans son cœur.

C’est exactement pour cette raison que l’évangile de la Passion est lu ce jour-là : pour nous permettre d’entrer dans les sentiments du Christ et ne pas en rester à une joie purement extérieure d’une fête traditionnelle. Ce qui se joue est fondamental : Jésus a donné sa personne, sa vie pour me sauver. Je veux l’accueillir comme mon Sauveur qui a livré sa vie pour moi.

Seigneur Jésus, aide-nous à prendre conscience de l’amour infini que tu as pour nous. Aide-nous à réaliser ce que tu as vécu pour nous. Aide-nous à cheminer aujourd’hui à tes côtés, à t’accompagner sur ce chemin.

Amen

Olivier de Petiville, vicaire de l’ensemble paroissial Saint Pothin – Immaculée Conception