Méditations de Carême

Tous les jours du lundi au samedi, une méditation et un temps de prière animés par les prêtres et les diacres de la paroisse. 

Rendez-vous ici chaque jour ou sur la chaîne Youtube de la paroisse pour suivre les méditations.

Vendredi 26 mars 2021

Un 3° trait de la sainteté chrétienne d’après le Pape François c’est l’audace, le fait de ne pas avoir peur …

Cette audace est liée au courage, une vertu dont nous avons tant besoin aujourd’hui …

Si l’Eglise veut être témoin de la résurrection, il nous faut nous libérer de la peur ; il y a trop de peur dans l’Eglise, peur de dire ce qu’on pense, peur de la complexité humaine, peur de faire des erreurs, de n’être pas approuvé ; tout cela est une peur servile, la peur de l’esclave

Or le chrétien est un homme libre ; il ne craint que Dieu, cette crainte qui est fascination pour la bonté de Dieu …

Il nous faut témoigner par notre audace de ce qu’est être chrétien …

Enfin, le Pape ajoute que le saint a le sens de la communauté ; il ne vit pas pour lui seul

L’Eglise est la communion des saints ; on a là sans doute ce qui est le plus difficile pour notre société … ;

Ecoutez les dire : ma femme, mon auto, mes terres s’écriait Emmanuel Mounier : on sent bien que ce qui compte ce n’est pas femme, auto, terres mais le possessif charnu. Dire aux hommes de ne pas être individualistes dans un système capitaliste c’est perdre son temps.

Le mot religion a deux origines possibles : relier (religare) les hommes entre eux et avec Dieu ou recueillir (religere) l’héritage, la tradition et la transmettre …

Etre chrétien c’est avoir le sens de la communauté.

Enfin le Pape souligne que le saint a du goût pour la prière : celle-ci est pour lui précieuse ; il en a soif.

C’est une grâce à demander …

 

Voilà quelques mots sur être chrétien ; nous pourrions ajouter encore d’autres caractéristiques de l’être chrétien : la liberté, la gratuité, la place laissé aux petits …

Tout cela en fait n’est qu’être un alter Christus, un autre Christ ; car c’est en lui, Jésus, que nous pouvons recevoir notre identité la plus profonde …

 

Jeudi 25 mars 2021

Qu’est-ce qu’être chrétien ?

 

Le Pape François dans son exhortation sur la sainteté a défini 5 critères qui se doivent d’être présents dans la vie d’un saint ; je les cite : l’endurance (qui soit vécue avec patience et douceur), la joie (et le sens de l’humour), l’audace (le fait de ne pas avoir peur), le sens de la communauté et le goût de la prière.

Je voudrais revenir sur ces 5 critères dans ces deux journées.

L’endurance : Jésus dit dans l’Evangile : par votre constance, votre persévérance vous sauverez votre vie.

L’endurance naît de la perspective de la vie éternelle ; je sais où je vais et je tiens bon le cap ; comme la vigie sur un bateau qui sait que la terre sera bientôt en vue ; l’endurance est nourrie par l’espérance ; et s’il est bien une caractéristique chrétienne dont le monde a besoin, c’est celle de l’espérance.

Le Pape François précise : l’endurance vécue avec patience et douceur ; non pas une endurance dure, en serrant les dents, pour vaincre un adversaire mais une endurance transformée en patience par la douceur.

Un chrétien est patient et doux ; on reconnaîtra là la première définition de la charité chez Saint Paul : la charité est patiente ; ce qui n’est rien d’autre que la première révélation du Nom de Dieu : Dieu de tendresse et de miséricorde, lent à la colère et plein d’amour …

Soyons des chrétiens endurants, fidèles, confiants, patients … Car Jésus est avec nous !

A cette première caractéristique de sainteté chrétienne le pape François ajoute la joie avec comme précision le sens de l’humour …

La joie pour Chesterton c’est l’immense secret du christianisme ; elle n’est pas une bonne humeur obstinée ; elle est un don que le Seigneur veut nous faire, le don de la résurrection, le don de la joie pascale …

Mercredi 24 mars 2021

Comment être chrétien aujourd’hui ? Avancer dans l’humilité 

S’il y a bien une vertu qui se redécouvre actuellement, c’est l’humilité. Humilité face à une pandémie que l’on n’arrive pas à maîtriser. C’est une vertu qui est dure à saisir puisqu’on a facilement peur de se faire marcher sur les pieds, de devenir un paillasson. En fait, il ne s’agit pas tant de s’abaisser, de raser les murs que de se connaître avec ses qualités et ses limites. Sans hésiter, une Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus reconnaissait qu’elle était une belle fleur dans le jardin du Seigneur. Mais elle attribuait tout le mérite à Dieu et c’est en cela qu’elle ne tombait pas dans l’orgueil. 

L’humilité est une vertu fondamentale dans la vie chrétienne, parce que sans elle, nous ne pouvons réellement développer les autres vertus : patience, bonté, amabilité, courage… Je remarque combien le fait de manquer d’humilité vient corrompre les qualités que peuvent avoir des personnes, remarquables par ailleurs. J’ai parfois travaillé avec d’excellents professionnels mais leur manque total d’humilité les rendait insupportables. Pourquoi cela ? Parce que c’est Dieu qui nous fait avancer sur le chemin de la vertu. Si nous sommes déjà pleins de nous-mêmes, il ne peut nous faire de cadeau. Nous construisons alors nos vertus par nos propres forces et les fruits sont moins beaux. 

L’humilité est un chemin de toute la vie. Je vous propose des questions pour voir aujourd’hui où nous en sommes sur ce chemin et voir comment corriger le tir.  

Dans les conversations d’aujourd’hui, est-ce que je cherche avant tout à me faire remarquer, à me mettre en avant, à parler de moi ou est-ce que je suis attentif aux besoins de l’autre ?  

Est-ce que je suis capable de reconnaître que j’ai tort, de me remettre en question, voire de demander pardon quand cela est nécessaire ? Demander pardon est très difficile, surtout auprès de personnes proches…  

Est-ce qu’aujourd’hui je suis capable de regarder chaque personne en me disant qu’elle a quelque chose à m’apprendre ? Nous avons des personnes que nous admirons, d’autres que nous considérons trop facilement comme des moins que rien. Pourquoi donc ? Quelles qualités cachées ont-elles donc ?  

Notre Père…

Mardi 23 mars 2021

Comment être chrétien aujourd’hui ? le défi d’accueillir le monde tel qu’il est

Notre période est compliquée pour vivre en chrétien : de nouvelles lois battent en brèche les valeurs chrétiennes sur lesquelles repose notre société ; le nombre des croyants diminue et l’indifférence religieuse explose ; nous nous sentons gênés pour parler de notre foi parce que beaucoup relèguent la foi au domaine privé.

Face à ce monde non chrétien, deux tentations qui nous guettent : construire une citadelle avec les derniers des chrétiens et tirer à boulets rouges sur la société ou alors se rapprocher du monde au point perdre la saveur de l’Evangile. Que faire alors ? Je vous propose 3 pistes.

La première est de prendre conscience que la relation au monde a été complexe à toute époque. Le Christ avait prévenu : « vous êtes dans le monde mais non pas du monde. » Ca fait partie de notre vie de chrétiens d’être confronté à un monde qui peut sembler imperméable au christianisme.

La deuxième est de regarder comment a fait Jésus. Il n’a pas eu peur de croiser des gens pécheurs, de prendre des repas avec eux. Avons-nous, comme Jésus, des connaissances loin de la foi avec lesquelles nous entretenons des amitiés gratuites ? Nourrir ce type d’amitié a deux vertus : d’une part, cela nous évite de tomber dans des poncifs sur nos contemporains. D’autre part, le témoignage évangélique a tellement plus de poids quand il s’adresse à des personnes qui nous connaissent et nous apprécient.

Enfin, la dernière piste est d’accueillir notre péché, de le voir, d’en être conscient. Nous aurons un regard d’autant plus doux sur nos contemporains que nous aurons conscience de notre faiblesse. Seigneur, aide-nous à accueillir le monde tel qu’il est, et à être des artisans de ton Royaume.

Notre Père…

Lundi 22 mars 2021

Comment être chrétien aujourd’hui ? Astuces pour rester centré sur Jésus

On ne le dira jamais assez, un chrétien c’est un disciple du Christ. Une des difficultés que j’entends souvent est qu’il est difficile de vivre toute sa journée comme un disciple du Christ parce qu’on a d’autres choses en tête. C’est tout à fait normal. Il existe pourtant des petites astuces qui peuvent aider à vivre notre journée sous le regard de Jésus.

Le plus important est le signe de croix au réveil… Ce n’est pas long comme prière mais ça aide à se lever du bon pied ! Je me souviens d’un prêtre qui me demandait il y a 10 ans : « A quoi penses-tu quand tu te réveilles ? » Je lui ai répondu que ma première pensée était sans doute : « Zut, il va falloir que je sorte de mon lit pour aller bosser… » Ce prêtre m’a conseillé avec justesse de simplement faire un signe de croix pour vivre ma journée avec Jésus : « Seigneur, merci de cette journée que tu m’offres. Aide-moi à la vivre dans ton amour. » Ca a changé mes journées : je les vois davantage comme un don de Dieu.

D’autres moments permettent de nous remettre en présence de Dieu au cours de notre journée. Je pense par exemple au Bénédicité. Ce n’est pas seulement une bénédiction de repas mais, à travers cette prière, dire au Seigneur : « Seigneur, merci de ce que j’ai vécu ces dernières heures, je veux vivre les suivantes avec toi. »

Bien sûr, garder Jésus à l’esprit dans ma journée passe aussi par mes rencontres. Mère Teresa donnait aussi un bon conseil pour garder à l’esprit que le Christ est présent dans ceux qui nous entourent : « Ne laissez personne venir à vous et repartir sans être plus heureux. »

Que ces simples petits conseils nous aident à garder notre cœur proche de Jésus pendant nos journées.

Notre Père…

Mercredi 10 mars 2021

Après la prière…

 

Bien prier, c’est non seulement prendre soin de sa prière, mais c’est aussi être attentif à ce que je vis dans la journée. Il faut être attentif aux mouvements de son âme, en somme ne pas passer à côté de sa vie. Ne pas être spectateurs…

 

Comment s’est passé ma prière : aujourd’hui, en général ? Suis-je satisfait, ou perpétuellement frustré et dans l’ennui ?

Si ma prière se passe mal, il est peut-être temps de changer, de se réformer, d’en parler…

Quel est l’état de mon âme ?Est-ce que je suis en consolation, c’est-à-dire dans la joie, la paix ; ou bien dans la désolation, c’est-à-dire dans la tristesse, l’obscurité…

Attention, Dieu me parle ! Les désolations et les consolations sont des lieux privilégiés où Dieu s’exprime dans ma vie… Elles sont essentielles pour le discernement en particulier. La paix et la joie sont 2 critères essentiels pour un choix bon. 

« Qu’est-ce que tu veux que je fasse pour toi ? » C’est la question que Jésus pose à Bartimée, cet homme aveugle (Mc 10, 46-52)… N’ayons pas peur de nous poser cette question… De rentrer en nous-mêmes.

Cette question nous devons nous la poser dans la prière, dans notre quotidien. Ce n’est pas céder à des caprices, ou à l’égoïsme (sauf si on vit une crise type « cinquantaine » et autres dizaines…) C’est être acteur de sa vie, avec Dieu. « Que ta volonté soit faite… » ce n’est pas se faire du mal, c’est croire que la volonté c’est mon salut, mon bien…

 

Quelques conclusions :

Prier ce n’est pas que s’agenouiller dans une église, c’est chercher et trouver Dieu en toute chose, à chaque moment de ma vie.

Pour faire mémoire, je peux écrire dans un carnet ce que j’ai vécu. Au fur et à mesure que je prends conscience de ce que je vis, je peux discerner, sentir le doigt de Dieu dans ma vie.

 

Enfin…

A partir de demain, la paroisse nous propose de vivre une neuvaine à saint Joseph.

Saint Joseph est un modèle de contemplation, de prière, d’action, de discernement. Cette neuvaine est une belle opportunité pour poursuivre notre chemin de renouveau dans la prière.

Belle et bonne route…

Mardi 9 mars 2021

L’application des sens.

 

Maintenant que je me suis préparé, je peux appliquer mes différents sens dans ma prière. J’ai un corps, ce corps est mon allié. Prier avec ses différents sens c’est se rendre présent à Dieu aussi bien qu’à soi-même.

 

Il est juste et bon de prier avec la Parole de Dieu, car c’est par elle que Dieu s’est révélé.

Je choisis un récit biblique, un passage tiré des évangiles en particulier et je le lis avec attention. Je le lis plusieurs fois pour m’imprégner du texte. 2 étapes : ce que dit le texte, puis ce que me dit le texte.

 

J’imagine la scène. L’imagination est mon amie… Il faut l’utiliser avec nos 5 sens.

 

 

  • Quel est le paysage ? Quels sont les lieux… J’imagine les personnages et les vois comme si j’étais présent à la scène. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Comment sont-ils habillés ? Puis, j’en retire pour moi quelques enseignements.

 

  • Ouïe. J’entends les  personnages qui parlent et j’écoute ce qu’ils disent comme s’ils s’adressaient à moi. Ensuite, après avoir écouté,  je  réfléchis  pour  en  tirer  quelques lumières.

 

  • Goût. Quels sont les odeurs du lieux ? Un marché, un port… Quelles lumières en tirer ?

 

 

  • Essayer de ressentir spirituellement ce que ressentent les personnages. La fatigue de Jésus, la joie, la tristesses… En tirer profit là encore !!!

 

 

 

Fin de ma prière et colloque. Après avoir ainsi contemplé la scène évangélique, je conclus ma prière en faisant un colloque à Jésus « comme un ami parle à un ami, ou un serviteur à son maître. »

Je fais mon signe de croix. Je ne juge pas ma prière et je pars en paix car j’ai passé un temps avec le Seigneur et Lui avec moi…

 

Et je n’oublie pas la neuvaine à saint Joseph le 8 mars…

Lundi 8 mars 2021

Pour s’approcher de Dieu, il faut se préparer à la rencontre…

 

Souvent nous avons du mal à prier car nous ne nous préparons pas suffisamment, ou négligemment.

Prier c’est aller à la rencontre d’une Personne ,ne l’oublions pas…

Lorsque l’on reçoit quelqu’un, en particulier une personne que l’on aime, d’important, on se prépare à le recevoir de notre mieux… Pour la prière c’est pareil. N’ayons pas peur d’aller à la rencontre de notre intériorité… C’est un monde merveilleux où le Ciel et la terre se rencontre…

 

 

Quelques étapes :

 

  • Je me prépare à rencontrer le Seigneur. En m’approchant du lieu de la prière, je me souviens que je vais passer un moment avec le Seigneur, je fais « station » c’est-à-dire que je fais silence quelques secondes avant de rentrer dans la chapelle, ou bien j’attends quelques secondes avant de prier devant mon coin prière.

 

  • Je cherche une position qui m’aident à être présent à ma prière. Et oui j’ai un corps, je ne suis pas pur esprit…

 

  • Je fais silence, j’éteins mon portable, je me mets en présence.

 

  • Je réalise que j’entre en présence du Seigneur. Je le regarde comme lui me regarde.

 

  • Je peux faire enfin mon signe de croix. Je demande à l’Esprit Saint de me soutenir pour être à l’écoute du Seigneur durant le temps de la prière.

 

  • Je reste fidèle au temps de prière que j’ai décidé. 5 minutes, ½ heure etc…

 

Et je n’oublie pas la neuvaine à saint Joseph le 11 mars…

Samedi 6 mars 2021

Sobriété et éloge de l’émerveillement

A force de vouloir tout posséder, de désirer sans fin ce que je n’ai pas, de ne vivre que pour consommer plus ou me gaver d’activités, je prends le risque de ne plus voir les petites merveilles de mon quotidien, de ne plus être au présent mais toujours dans un futur fantasmé. Le « toujours plus » conduit au « toujours moins » : toujours moins de temps pour m’émerveiller, chaque matin, de me réveiller auprès de l’être aimé, toujours moins de temps pour m’émerveiller de mes enfants qui grandissent, toujours moins de temps pour m’émerveiller d’une amitié qui m’est offerte, toujours moins de temps pour jouir et m’émerveiller des choses les plus simples, de la beauté de la nature, de la beauté de l’Homme …

A l’école de la sobriété et de la simplicité, moins est plus ; plus de joie à être pleinement ancré dans le présent de ma vie, plus de joie à aimer et partager, plus de joie à m’émerveiller des rencontres simples et impromptues du jour, plus de joie à contempler la création, plus de joie de vivre… tout simplement !

Dans son encyclique Laudate Si, le Pape François nous appelle à « cette attitude du cœur qui vit tout avec une attention sereine, qui sait être pleinement présent à quelqu’un sans penser à ce qui vient après, qui se livre à tout moment comme un don divin qui doit être pleinement vécu. C’est cette attitude que Jésus nous enseigne lorsqu’il nous invite à contempler les lys des champs et les oiseaux du ciel … »

Seigneur, apprends-moi à habiter le présent, à m’émerveiller de chaque chose, dans la joie de la simplicité et dans la paix d’une sobriété heureuse ! Seigneur, apprends-moi le moins pour connaître le plus !

Notre Père …

Vendredi 5 mars 2021

Sobriété et éloge de la fragilité

Rappelez-vous … il y a tout juste un an, la ruée vers les rayons des supermarchés, littéralement pris d’assaut tant nous étions tenaillés par la peur de manquer. Une angoisse irrépressible devant l’inconnu, l’imprévu, … De fait, nombre de nos projets ont été bousculés, reportés, … notre vie reste frappée de tant d’incertitudes…

Notre nature humaine voudrait tout contrôler, tout planifier, tout organiser … et nous nous découvrons toujours fragile, même au 21ème siècle …

Mais cette fragilité est une grâce car elle est le lieu où Jésus-Christ jaillit, où l’Esprit Saint vient nous féconder. La fragilité est chemin d’abandon et de confiance envers le Père ; elle est une invitation à remettre notre vie entre les mains du Père ; elle est liberté et libération. Oui, être fragile est divin.

Rechercher une vie sobre, faire l’expérience du jeûne, peut nous aider à accepter cette fragilité pour mieux se donner à Dieu et se préparer à tout recevoir de Lui. Tant de joies peuvent naître de cette fragilité assumée par une vie simple, tournée vers Dieu et nos frères et sœurs.

En ce vendredi de Carême, je peux contempler la Croix où le Christ porte toutes nos fragilités pour les présenter au Père. Jésus, tu sais combien il m’est difficile de vivre dans l’incertitude, tu connais mes peurs, mes doutes …. Jésus, toi qui a tout donné pour moi, je me tourne vers toi et je remets ma vie entre tes mains grandes ouvertes sur le bois de la croix. Seigneur de toutes les fragilités, je m’abandonne à Toi.

Notre Père….

Jeudi 4 mars 2021

A l’heure des réseaux sociaux, il est si facile d’avoir accès au monde entier et d’exposer sa vie aux yeux de tous comme on rêve qu’elle soit vue ! Moi à la maison, moi au restaurant, moi avec mes amis, moi faisant du sport, moi en voyage, …

Moi ! Moi ! Moi ! Mirage des selfies, démon de la superficialité …. où je perds le sens même de qui je suis. Dans le flot des informations que je livre, mon être prend le risque de se noyer… Dans le bruit des notifications qui « bip » sans cesse sur mon téléphone, comment puis-je entendre les murmures de mon âme ?

Et si nous vivions, ne serait-ce qu’une journée, sans se connecter aux réseaux ? Faisons l’expérience de revenir en nous. Une vie simple est une vie où je prends soin de mon être intérieur, où je prends le temps de me découvrir et de m’accepter tel que je suis, avec mes capacités et mes manques, mes espoirs et mes doutes, mes joies et mes peines, …

Madeleine Delbrel écrivait, « si tu vas au bout du monde tu trouveras la trace de Dieu mais si tu vas au fond de toi, tu trouveras Dieu lui-même ». Il est si facile avec internet d’aller au bout du monde depuis mon canapé …. Mais une vie simple me fera voyager bien plus loin, à l’intérieur même de mon être, là où se tient le Seigneur notre Dieu, qui m’attend et m’espère.

Donne-moi Seigneur le courage et la force d’entreprendre ce voyage intérieur ! Donne-moi de goûter à une sobriété heureuse qui m’ouvre ton espace infini, plus intérieur à moi-même que moi-même ! Donne-moi de découvrir, par une vie simple, que ce n’est plus Moi mais Toi qui vit en moi ! Alors dans le silence de mon Moi, je pourrais entendre ton « Je suis ».

Notre Père …

Mercredi 3 mars 2021

Comment vivre plus sobrement ? Etre sobres dans nos paroles

Un proverbe arabe nous rappelle avec humour la grandeur du silence : « si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi. » Reconnaissons que nous en avons besoin. Combien de fois prêtons-nous une oreille distraite à la personne qui nous parle et sommes-nous surtout préoccupés par l’envie de dire ce que nous pensons, de raconter notre expérience… Combien de fois en une journée disons-nous des propos malveillants sur ceux qui nous entourent ?

Mettons-nous donc à l’école de Jésus. C’est d’abord une école de silence. Pensons aux longues heures passées au travail manuel dans son atelier de charpentier, aux longues heures passées à prier son Père dans le silence de la nuit. Jamais une parole de critique, sauf s’il s’agit d’ouvrir des cœurs de pierre. Ce silence lui permet de voir le profond des cœurs, comme celui de cette pauvre veuve que personne ne remarque mais qui donne toute sa fortune dans le trésor du Temple. S’il parle, c’est pour faire grandir ses contemporains.

Seigneur Jésus, donne-nous cette même sobriété dans nos paroles. Aide-nous à chasser toute parole de critique. Apprends-nous à apprécier le silence ; montre-nous comment écouter véritablement les personnes qui nous entourent et à dire des paroles qui fassent grandir.

Notre Père…

Mardi 2 mars 2021

Comment vivre plus sobrement ? Accepter de nous dépouiller

Jésus a vécu 30 ans dans la bourgade de Nazareth. Habiter Nazareth à cette époque, c’est un peu comme habiter à Trifouillis les Oies : c’est inconnu, c’est perdu, personne n’y va. Ce que vit Jésus là-bas ne semble pas exaltant : souvent les mêmes activités, les discussions avec les mêmes personnes, un rythme lent et répétitif ; sa vie est pauvre et ses repas sont souvent les mêmes. Que veut nous dire Jésus par cette vie cachée ?

Sa vie est absolument opposée à celle que nous vivons aujourd’hui dans notre société de consommation, où nous devons avoir le dernier téléphone, être présents sur les derniers réseaux sociaux et répondre vite aux messages, être à la mode, dépenser beaucoup d’argent dans les mariages, vivre de plus en plus de relations à distance…

Si Jésus a vécu 30 ans à Nazareth, c’est pour nous rappeler que l’on peut mettre sa joie en vivant intensément chaque relation, en nous émerveillant de chaque rencontre, des merveilles de la nature, de ce que nous sommes, de ce que Dieu fait dans notre vie…

Seigneur Jésus, aide-nous à nous mettre à l’école de St Joseph à Nazareth. Aide-nous aujourd’hui à faire moins de choses mais à les vivre pleinement. Aide-nous à voir moins de choses et de personnes mais à les voir avec un regard neuf, émerveillé. Aide-nous à moins acheter mais à profiter davantage de ce que nous avons déjà.

Notre Père…

Lundi 1er mars 2021

Comment vivre plus sobrement ? Regarder la sobriété de Dieu

Si Dieu nous invite à vivre la sobriété, c’est bien parce qu’il la vit avant nous. Regardons la Trinité : Le Père donne tout ce qu’il a à son Fils : sa nature divine, son intelligence… Il ne garde rien pour lui, mais comme une bougie vient allumer une autre bougie, transmet tout ce qu’il est. En retour, le Fils lui rend tout, il ne garde rien de ce que le Père lui donne. Au Vietnam, quand on reçoit un cadeau, ce n’est pas nécessairement pour qu’on le garde pour soi ; j’ai déjà vu des Vietnamiens redonner leur cadeau et c’est très beau. Il faut du détachement pour cela mais la joie du don compense largement l’effort. C’est ce qui se vit dans la Trinité.

Au cours de sa vie, Jésus nous montre concrètement en quoi la sobriété divine consiste : il est tout entier donné à la mission confiée par le Père et rien ne peut l’en détourner : critiques, tourments, flatteries, repas offerts. Sa Parole reste libre et il ne souhaite que 2 choses : faire la volonté du Père, sauver les hommes. Bien sûr, il sait aussi goûter aux petits bonheurs de la vie mais il ne s’enferme pas dedans, ne les fait pas passer au premier plan.

Si nous regardons nos journées, nous voyons bien que nous avons du mal à rester concentrés sur ce que nous avons à faire, à vraiment rencontrer les gens qui sont devant nous. Nous répondons sans cesse à notre téléphone, pensons à ce qui va suivre, à ce qui a précédé ; nous avons du mal à suivre les objectifs que nous nous étions fixés.

Seigneur Jésus, rien qu’aujourd’hui, montre-nous ce que tu attends de nous, ce que nous pouvons faire de beau pour toi. Fais que notre journée tourne autour de cela. Rien qu’aujourd’hui, aide-nous à mettre de côté les futilités, les pertes de temps, ce qui nous encombre, pour que nous soyons centrés sur toi et sur nos frères.

Notre Père…

Vendredi 26 février 2021

L’esprit de fraternité. Le partage des biens. Vendredi 26 février  

Saint Paul en 2 Corinthiens 8 encourage ses frères à pourvoir aux biens des autres communautés …

Je vous invite à lire ce beau chapitre. Parce que le Christ s’est fait pauvre, de riche qu’il était, nous sommes appelés nous aussi à partager ce que nous pouvons …

Saint Paul s’exprime en disant que cette invitation à donner est un avis ; disant cela, Paul invite à un acte libre Il dit que cela ne doit pas conduire à la gêne mais ce qu’il faut c’est l’égalité ; entendons la possibilité que chacun puisse vivre dignement Paul parle de superflu pour les uns et de dénuement pour les autres ; ainsi écrit-il se fera l’égalité et il cite le livre de l’Exode, l’épisode de la manne : Celui qui avait beaucoup recueilli n’eut rien de trop et celui qui avait peu recueilli ne manqua de rien …

Nous nous rappelons que dans cet épisode de la manne, ceux qui gardaient de la manne en réserve voyaient celle-ci pourrir … Il y a toujours un danger que nos richesses non utilisées pourrissent (regardons ce que nous jetons bien souvent) et pire encore qu’elles fasse que notre cœur qui pourrisse …

Le carême invite à la sobriété, ce sera le thème de la semaine prochaine ; il invite aussi au don, un don généreux, un don qui manifeste que mes richesses ne sont pas des idoles, et aussi que je suis attentif au dénuement de mes frères et sœurs …  

Notre Père ….  

Jeudi 25 février 2021

L’esprit de fraternité ou plutôt l’Esprit de fraternité

Jeudi 25 février

 

Je crois au Saint-Esprit, à la sainte Eglise Catholique : l’Esprit « fait » l’Eglise, il en constitue la sève profonde, celui qui rassemble les enfants de Dieu dispersés par le péché …

Cet Esprit nous dit saint Paul est un Esprit qui constitue la fraternité : car voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi.

Au cœur de ce carême, nous voici appelés à laisser de nos côtés nos emportements, colères, éclats de voix ou même insultes, tout ce qui si souvent hélas met à mal l’esprit de fraternité pour en chaque rencontre, en chaque occasion nous laisser gagner par la bonté et la bienveillance, la douceur et la maîtrise de soi, la patience …

Nous percevons bien que cela demande une vigilance de chaque instant pour ne pas nous laisse emporter par notre volonté de dominer mais pour d’abord reconnaître l’autre comme un frère ou une sœur à respecter, à aimer …

Le thème de cette semaine se joue ici : car à quoi cela sert-il de partager si nous le faisons du haut de notre suffisance, sans un véritable amour, sans joie et sans paix … ?

Avant de parler du partage des biens, ce que nous ferons demain, demandons au Seigneur de transformer notre cœur ; que nous sachions donner de manière pure et droite, dans l’Esprit Saint …

Oui, que nous vivions de ce fruit de l’Esprit tout au long de ce jour : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi …

 

Notre Père …

Mercredi 24 février 2021

L’esprit de fraternité et la joie du partage

 

La joie se partage

 

Sur le thème de la fraternité, je voudrais aujourd’hui vous parler de la joie … C’est le cœur de l’esprit de fraternité, son trésor …

C’est je crois ce qu’il  y a de plus précieux à partager à des frères et sœurs …

Avant que Caïn ne tue Abel, Dieu lui dit : Pourquoi as-tu le visage abattu, pourquoi es-tu irrité ? …

La tristesse tue la fraternité, se transforme en arme destruction …

La joie fait du bien ; elle rassure ; elle témoigne que l’esprit d’inquiétude n’a pas le dessus, ne m’emprisonne pas …

Dans une famille, le père et la mère doivent partager la joie, faire vivre des moments de joie : c’est ce qui fait vivre la famille, rassure les enfants : « Mon père est joyeux, ma mère est joyeuse ; donc la maison est en sécurité ; ils assurent ! » se dit l’enfant …

Dieu vit que cela était bon, très bon même dit le premier chapitre de la Genèse ; Dieu partage sa joie

Le Père prodigue en amour, lors du retour de son fils cadet, organise une fête, un moment de joie … Il n’est pas absorbé par ce qu’il fait mais il se réjouit de ce qui est, de son fils qui est là …

Oui, l’esprit de fraternité c’est d’abord un esprit de joie

Saint Jean-Paul II disait : « Quand elle n’est pas partagée, la joie se fait aride et elle s’évanouit … »

Et sainte Mère Térésa écrit : « La joie est un filet avec lequel on peut prendre les âmes … »

Si je devais dire ce qu’est l’esprit de fraternité, je commencerais en disant : c’est la joie !

 

Notre Père …

Mardi 23 février 2021

L’esprit de fraternité et la joie du partage

 

Voir son frère …

Mardi 23 février

 

La 1° action pour vivre en frère, pour entrer dans l’esprit de fraternité, c’est de voir son frère

« Où est ton frère ? » demande Dieu à Caïn qui vient de tuer Abel …

Je ne sais pas répond Caïn ; il ne voit pas son frère ; il ne sait pas qu’il lui a fait mal, pire, qu’il l’a tué …

Voir son  frère …

J’étais nu et vous m’avez habillé, j’avais faim et soif, et vous m’avez donné à manger, à boire …

Il nous arrive, hélas souvent, de ne pas voir en tout homme et en toute femme, un frère, une sœur qui nous est donné …

Tout commence par un regard, un regard qui me porte à dire que celui-ci est mon frère, que celle-là est ma sœur ; puisque nous n’avons qu’un seul Père et que nous sommes tous ses enfants …

Ce regard est un regard de foi : je crois que cet homme, cette femme, m’est donné par le Père, je crois que c’est un frère …

Tout commence par un regard de foi …

Aujourd’hui, au début de cette semaine où je voudrais grandir dans un esprit de fraternité et de partage, je voudrais demander au Seigneur d’éviter le piège non pas seulement du mépris, mais pire encore bien souvent, celui de l’indifférence …

Ne pas voir son frère, passer à côté comme le prêtre et le lévite sur le chemin allant de Jérusalem à Jéricho …

Guéris-moi Seigneur de ma cécité, de mes aveuglements

Fais que je vois en tout homme et en toute femme un frère, une sœur ! Et que je sache le considérer ainsi ! Donne-moi Seigneur ce regard de foi, ce regard qui me donne de croire et d’aimer !

 

Notre Père …

 

Lundi 22 février 2021

L’esprit de fraternité et la joie du partage

 

Tout commence par un cœur à cœur avec le Père du ciel …

 

Au risque de vous surprendre, mais parce que je crois que c’est essentiel, l’esprit de fraternité commence dans le silence, dans la prière, dans la solitude d’un cœur à cœur avec le Père …

De fait notre « Je crois en Dieu » commence par dire notre foi en Dieu qui est Père pour ensuite dire notre foi en Jésus (le frère aîné d’une multitude) puis notre foi en l’Esprit (l’Esprit de la fraternité) et en l’Eglise … Ne disons pas le « Credo » à l’envers …

La fraternité commence par nous situer en enfants du Père, infiniment aimé par lui …

Car ce qui empoisonne la fraternité, ce qui mine nos relations, c’est nos comparaisons, nos regards de jugements, nos peurs de ne pas être aimable et donc aimé … Prendre du temps dans la solitude, se laisser entraîner dans le cœur du Père, c’est lâcher toutes ces comparaisons stériles, c’est nous laisser établir dans la paix …

Bien sûr, et ô combien, cela n’est ni mise à distance de ses frères, ni moins encore mépris d’aucun d’eux ; non, c’est simplement se quitter « soi », du moins ce qui me tourne sur moi, ce qui m’emprisonne, pour le cœur une fois libéré courir vers mes frères et ne plus les regarder comme des concurrents mais justement comme des frères à aimer …

Oui, la fraternité commence dans le cœur du Père : il nous faut goûter à ce silence paisible qui nous met en sa présence …

Tout commence là !

 

Notre Père …