Histoire

Eglise Saint-Pothin

L’église Saint Pothin est la plus ancienne des Brotteaux, quartier gagnés sur les marécages à la fin du 18ème siècle (brotteaux signifie roseaux). Placée sous le patronage de saint Pothin, 1er évèque de Lyon mort durant les persécutions de 177, elle est longtemps restée pour les lyonnais, « l’église des Brotteaux », dont l’histoire a été reconstituée par Monsieur René Mouterde, après de nombreuses recherches.

 

Eglise de l’Immaculée Conception

L’église de l’Immaculée Conception fût construite à partir de 1855 par l’architecte Pierre Bossan qui réalisé la basilique de Fourvière. Elle présente de nombreux points communs avec le célèbre édifice lyonnais. Une des premières paroisse de France placée sous le patronage de l’Immaculée Conception, notre église est hélas, inachevée, notamment dans les sculptures et les peintures qui devaient être beaucoup plus nombreuses.

Au fond de l’abside : le Christ en majesté (oeuvre du peintre Guillermain) entouré d’anges ; en dessous l’apparition du Christ montrant son Sacré Cœur à Sainte Marguerite Marie, la religieuse visitandine de Paray-le-Monial, au XVIIème siècle. Notons la présence à droite de Saint Claude de la Colombière, le directeur spirituel de Marguerite-Marie.

L’autel : en marbre de Carrare, adopte la forme d’un sarcophage romain, réalisé par le sculpteur lyonnais Louis BERTOLA en 1934, il est décoré d’anges et d’un très beau médaillon représentant la scène de l’Annonciation.

La statue de la Vierge : c’est l’Immaculée, préservée du péché, qui écrase l’antique serpent, symbole du mal. La statue fut réalisée par Fabisch, sculpteur célèbre qui réalisa aussi la Vierge dorée installée sur la chapelle de Fourvière et la statue Notre-Dame de Lourdes universellement connue.

La chapelle Saint Jude (en face de la Vierge Marie) : l’Apôtre Jude est invoqué pour les causes désespérées. La paroisse de l’Immaculée Conception fut le centre d’une confrérie de Saint Jude ce qui explique les nombreuses plaques de remerciement pour les grâces obtenues par l’intercession de ce saint.

Le chœur : au sol, beaux marbres polychromes ; au centre, autel en marbre de Carrare, jadis installée dans le couvent des Clarisses de Lyon et remis en ce lieu en 2012. Au centre de l’autel, médaillon représentant la couronne d’épines et le cœur du Christ, afin de rappeler que sur l’autel est offert le sacrifice du Christ en Croix lors de la messe.

Le dôme, très beau par son élévation, fut décoré par le peintre Guillermain en 1929 : décor art déco assez rare dans les églises. Remarquez les quatres lustres en bronze et cristal, classés à l’inventaire des monuments historiques. Le sculpteur BERTOLA réalisa aussi les quatre médaillons dorés à la base de la coupole représentant les évangélistes.

Rue Pierre Corneille vous pourrez admirer le portail central surmonté d’une Vierge assise, sculptée par Dufraisne.

Culte de l’Immaculée Conception à Lyon

Histoire de Saint Pothin

Saint Pothin, né en Phrygie, en Asie Mineure (son nom signifie aimable en grec), aurait été envoyé par Polycarpe, évêque de Smyrne, pour accompagner les colons et les marchands à Lyon où il serait arrivé vers l’an 150. Personnage central de la naissance du christianisme en Gaule, il fut le 1er évêque de Lyon et des Trois Gaules. Très âgé lors des persécutions de 177, il mourut en prison à la suite de mauvais traitements le 2 juin, date retenue pour sa fête. Son cachot, toujours visible, est situé à l’intérieur de l’ancien hôpital de l’Antiquaille, où un musée du Christianisme lyonnais va voir le jour courant 2013.

Son successeur fut saint Irénée, né lui aussi en Asie Mineure, à Smyrne, sur la côte ouest de l’actuelle Turquie.

 

Lyon était la capitale des trois Gaules impériales, Lyonnaise, Aquitaine et Belgique. La ville romaine de Lugdunum (forteresse en gaulois) se trouvait sur la colline de Fourvière, avec le temple capitolin, le palais du gouverneur, le forum, les théatre et odéon…Des traces de voies romaines partant vers les différents territoires, notamment Aquitaine et Belgique, sont encore visibles.

Le sanctuaire fédéral des trois Gaules et l’amphithéâtre voisin, sur les pentes de la Croix Rousse, site de la ville gauloise, Condate (qui signifie confluent), accueillaient chaque année le 1er août, le rassemblement annuel des soixante quatre tribus, sous la présidence du gouverneur, pour l’élection du grand prêtre du culte de Rome et de l’empereur. On y retrouva les « tables claudiennes », discours prononcé par l’empereur Claude, lui même né à Lyon, qui sont maintenant exposées au musée archéologique de Fourvière.

Les idées nouvelles, dont le christianisme sont arrivées de Méditerranée par le Fleuve, et se sont répandues dans le milieu pauvre des dockers installés dans l’actuelle Presqu’île, alors composée alors de plusieurs îlots, les canabae. Le port se trouvait au pied de la citadelle, dans l’actuel Vieux Lyon, où des vestiges et un bateau ont été retrouvés il y a quelques années, lors du creusement du parking saint Georges.

En 177, sous l’empereur Marc-Aurèle, quarante huit chrétiens de toutes conditions sociales, dont la plus connue est sainte Blandine, ont été arrêtés à Lyon en même temps que saint Pothin, accompagnés jusqu’à l’acropole par une foule hurlante, par la voie romaine qui correspond à l’actuelle montée saint Jean, pour y être interrogés et emprisonnés, puis ont été martyrisés dans l’amphithéâtre probablement à l’occasion du rassemblement annuel des tribus. Leurs restes furent exposés, puis brûlés et dispersés dans le Rhône.

  

Saint Pothin est aussi connu comme celui qui a introduit à Lyon la dévotion à la Vierge Marie, en présentant aux fidèles une icône de la Mère de Dieu, en digne successeur de saint Jean qui « prit chez lui Marie, sa mère ».

Culte de Saint Pothin

Du IXème à la fin du XIVème siècle, saint Pothin et les martyrs de 177 furent l’objet d’une grande vénération. Le 2 juin, Fête des Merveilles, les pèlerins venus des différents quartiers de la ville, se rendaient d’abord à pied en l’église saint-Pierre de Vaise. Puis la procession se reformait sur la Saône où chacune des églises – chapitre canonial ou abbaye – de Lyon se rendait à l’église d’Ainay, dans sa propre embarcation. D’Ainay, la procession reprenait à pied jusqu’en l’église saint-Nizier où la tradition situe l’emplacement du premier lieu de culte dédié à la Vierge par saint Pothin. Une grand’ messe solennelle était alors célébrée à la mémoire des 48 martyrs lyonnais.

Ensuite, pendant plus de deux siècle, saint Pothin semble avoir été complètement oublié… Jusqu’au 18ème siècle où son souvenir réapparaît. En 1737, en réponse à une demande de l’archevêque de Lyon, le Roi crée sur la Croix Rousse, le séminaire de saint Pothin « en faveur des prêtres caducs et infirmes du diocèse de Lyon », qui fut transféré à l’ Ile-Barbe, à la suite de la suppression du chapître de l’ile, pour assurer le service divin et acquitter les fondations. Il sera supprimé 1782.

En 1791, au début de la Révolution française, pour appliquer la Constitution civile du Clergé décrétée par l’Assemblée constituante et modeler les circonscriptions religieuses sur les circonscriptions administratives et électorales, le nom de saint Pothin fut donné à l’une des nouvelles paroisses, dans le centre de Lyon, celle qui correspondait alors au canton de l’Hôtel-Dieu, entre saint-Nizier, au nord et saint-Martin d’Ainay. L’église du couvent des Jacobins lui fut attribuée comme lieu de culte. Mais cette paroisse n’eut qu’une durée éphémère : elle ne survécut pas à la période révolutionnaire Le curé, élu, l’abbé Antoine Dunand, né à Lyon et baptisé à Ainay, fut guillotiné place des Terreaux le 1er décembre 1793 (11 frimaire de l’an II), à l’âge de 42 ans après le siège de Lyon pour participation active à la révolte contre la Convention. A noter qu’il avait rétracté son serment.

Le XIXème siècle vit le renouveau du culte rendu à Pothin fut l’objet d’une grande vénération, notamment après la visite du pape Pie VII au cachot de saint Pothin en 1805. L’église saint Pothin actuelle, de style néoclassique date de 1842. En 1877 pour le 17ème centenaire de sa mort, le cachot sera restauré par l’architecte sainte-Marie Perrin, son vestibule pavé d’une mosaïque, l’asile de l’Antiquaille transformé en hopital de quartier baptisé du nom du saint et le pèlerinage du 2 juin fera l’objet d’une indulgence pleinière. Aujourd’hui, les travaux préparent l’ouverture, prévue en 2013, d’un espace culturel, à la fois lieu de mémoire et parcours historique, dédié au christianisme lyonnais.

Aujourd’hui, le nom de saint Pothin n’apparait dans aucun des lieux publics de la ville de Lyon : la place saint-Pothin fut rebaptisée Edgar Quinet en 1901, les deux rues saint-Pothin de la Croix Rousse fuerent rebaptisées autour de 1910, rues Philippe-de-La-Salle et Jean Revel. Deux statues restent visibles dans notre quartier, l’une de 1864, à l’angle de la place Edgar-Quinet et de l’avenue de Saxe, l’autre sur la façade de l’immeuble situé au n° 90 de la rue Pierre Corneille. En revanche, un certain nombre d’édifices religieux maintiennent le souvenir de saint Pothin, comme l’église d’Amplepuis. Dans les églises, saint Pothin et ses compagnons au début du XIXème ont souvent inspiré les artistes. Une « œuvre de saint Pothin » a même été créée pour pour la construction d’églises. d’après René Mouterde