Sur le bord de la mer de Tibériade
 
 
Après Pâques, les disciples retournent en Galilée.  C’est là que Jésus leur demande d’aller pour le retrouver. Pourquoi en Galilée? 
Parce que c’est là qu’ils ont fait du chemin ensemble, là qu’il les a formés par l’enseignement et la vie commune.Ce retour chez eux, dans leur lieu habituel, n’est pas une fuite. C’est là que Jésus les a conduits pour qu’ils relisent, à la lumière de Pâques, ce qu’ils avaient vécus avant la Résurrection. Dieu est présent dans notre histoire de vie, dans notre quotidien, mais c’est en se retournant sur cette histoire que nous mettons en mots cette présence, que nous en comprenons les fruits.
L’évangile de ce vendredi se déroule sur « la mer de Galilée ».Voilà que Simon-Pierre  monte dans cette barque avec laquelle ils ont  souvent navigué sur ce même lac. Pierre accompagné de six autres disciples part en pêche. J’entends dans ce retour au quotidien un appel à être attentif à la présence de Dieu  dans les activités habituelles, dans le travail. 
 
La rencontre avec  le Christ ressuscité semble toujours fortuite, imprévue. Seul Jésus en a l’initiative. Ce peut être une épreuve d’attendre cette rencontre, lorsqu’elle nous paraît tarder. Comment donner du sens à cette attente? En restant dans mon quotidien? Accueillir chaque jour comme un don:  ce qui  donne du sens à ce jour c’est le Christ, en son temps.
Le disciple que Jésus aimait reconnaît le Seigneur à l’abondance de la pêche. Cette abondance dont Jésus est familier : abondance du vin à Cana, abondance lors de la multiplication des pains, abondance de la pêche miraculeuse. Jésus comble nos besoins au-delà de nos attentes si nous sommes attentifs à faire sa volonté. De cette profusion, le Seigneur veut que l’humanité en soit aussi à l’origine. Comme la goutte d’eau de nos messes qui se mèle au vin pour le sacrement de l’Alliance. Dans l’évangile de ce jour, Jésus demande aux disciples d’apporter du poisson de leur pêche. Fruit de la mer et du travail des hommes. Alerté par le disciple bien aimé, Simon Pierre comprend et le voilà qui se jette à l’eau! J’aime cette spontanéité. Ce plongeon nous dit la joie de Pierre, sa reconnaissance, son amour pour Jésus. Reconnaître le Seigneur est une joie. Puisse ce jour me donner cette joie!
 
Bertrand de Montclos, diacre permanent