Méditation mercredi 15 avril

Le jour de Pâque nous avons écouté l’évangile de la Résurrection selon saint Jean (Jn 20, 1-9). Il nous a été donné de contempler dans ce passage « Simon-Pierre et l’autre disciple. » La tradition voit en l’autre disciple » saint Jean.

Nous avions pu voir ce binôme auparavant au chapitre 13. Jésus disait à ses disciples : « Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » […] Il y avait à table, appuyé contre Jésus, l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? »

Par ce passage et celui de Pâque, nous voyons que Pierre et Jean peuvent symboliser pour Pierre l’autorité et pour Jean l’amour. Cela nous rappelle qu’il y a divers charismes et fonctions dans l’Eglise, il faut qu’ils soient en harmonie les uns avec les autres pour qu’ils soient au service du Seigneur les uns des autres.

Durant le dernier repas, Pierre n’interroge pas directement le Seigneur, il demande à Jean de le faire pour lui. Il y a des domaines où l’amour à la priorité et où l’autorité doit s’effacer et laisser faire l’amour son œuvre.

L’évangile de la Résurrection nous livre un autre enseignement. Après que Marie-Madeleine ait annoncé l’Evènement : « Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensembles, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. »

Pierre et Jean partent ensemble mais Jean arrive en premier. L’amour est moins pesante que l’autorité… L’amour comprend parfois plus vite que l’autorité et est souvent plus intuitive… Pourtant Jean n’entre pas en premier. Jean attend Pierre. Malgré son triple reniement Pierre demeure le chef des Douze et Jean le sait, il le respecte et même au-delà il obéit.

Lorsque Pierre arrive au tombeau, il prend le temps d’inspecter les lieux : « il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. » Il constate et ne se prononce pas tout de suite.

Lorsque Jean entre, on nous dit qu’« il vit, et il crut. » L’amour est simple et va droit au cœur.

Autorité/amour nous avons trop tendance à les opposer ou à choisir. Il nous faut les réconcilier dans notre relation avec Dieu lui-même, au sein de l’Eglise aussi, mais auparavant dans nos familles et en nous-mêmes. Ce temps de confinement peut être l’occasion de nous interroger et d’agir…