Cette nuit, chers amis, une joie folle a éclaté. Folle, je dis bien, non pas délirante, non pas débridée, non pas comme quand on désigne une voiture folle sur la route, folle au sens où saint Paul parlait de la folie de l’évangile. Folle, parce qu’elle portait, parce qu’elle porte encore sur un fait qui échappe à tout le bon sens du monde : un homme mis à mort et exécuté trois jours auparavant s’avère, s’affirme bel et bien vivant.
Il vit et il crut : « Celui qui a vu rend témoignage » (Jn 19,35) ; le disciple bien-aimé nous témoigne de ce tombeau vide, rend compte de la résurrection …
Jean ne dit pas que Jésus a traversé les portes. Ce qu’il entend manifester, c’est que Jésus est capable de se rendre présent aux siens quand il le veut : il peut rejoindre ses disciples en toutes circonstances ; il est là, soudainement, au milieu d’eux. Et il leur donne sa paix : ce n’est pas un souhait, une salutation, mais le don effectif de sa paix : « C’est la paix, la mienne, que je vous donne » (Jn 14,27).
Rien de tout cela ne dépend de nous. C’est un cadeau !
A nous de l’accueillir et d’exulter de joie !
Oui, c’est une folie : la mort est vaincue ! Elle est le fruit d’un don très grand, « de Dieu qui a tant aimé le monde qu’il nous a donné son Fils pour afin que quiconque ait la vie éternelle » (Jn 3,16)
Oui, exultons de joie !