Au petit matin, on peut entendre la voix du Christ nous dire : « « Eveille-toi, Ô toi qui dors, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts » (homélie ancienne – lecture Samedi Saint).
Effectivement tout commence à l’aube avec les femmes qui se rendent au tombeau avant le lever du soleil. Avec la mort du Christ, elles ont fait l’expérience qu’elles ne peuvent pas se passer de Lui, leur vie n’a plus de sens sans Lui.
Elles ne sont pas entrées dans le tombeau, mais elles imaginent qu’Il n’est plus là
Elle savent aussi qu’elles peuvent compter sur un groupe de disciples, qu’il ne faut jamais rester seul dans le désarroi : « on a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé ».
Ainsi, on assite à une série de courses. C’est au tour de Pierre et de Jean de courir au tombeau. D’ailleurs, ils ne courent pas à la même vitesse et le tombeau vide raisonnera différemment chez chacun d’eux.
A Pâques, nous conquerrons un droit fondamental, qui ne nous sera pas enlevé : le droit à l’espérance. C’est une espérance nouvelle, vivante, qui vient de Dieu. Ce n’est pas un simple optimisme, ou un encouragement de circonstance, avec un sourire fuyant. Non ! C’est un don du Ciel que nous ne pouvons pas nous procurer tout seuls. […] L’espérance de Jésus est autre. Elle introduit dans le cœur la certitude que Dieu sait tout tourner en bien, parce que, même de la tombe, il fait sortir la vie.
La tombe est le lieu d’où celui qui rentre ne sort pas. Mais Jésus est sorti pour nous, il est ressuscité pour nous, pour apporter la vie là où il y avait la mort, pour commencer une histoire nouvelle là où on avait mis une pierre dessus. Lui, qui a renversé le rocher à l’entrée de la tombe, peut déplacer les rochers qui scellent notre cœur. Par conséquent, ne cédons pas à la résignation, ne mettons pas une pierre sur l’espérance. Nous pouvons et nous devons espérer, parce que Dieu est fidèle. Il ne nous a pas laissé seuls, il nous a visité : il est venu dans chacune de nos situations, dans la souffrance, dans l’angoisse, dans la mort. Sa lumière a illuminé l’obscurité du sépulcre : aujourd’hui il veut rejoindre les coins les plus obscures de la vie. Même si dans ton cœur tu as enseveli l’espérance, ne te rends pas : Dieu est plus grand. L’obscurité et la mort n’ont pas le dernier mot. Confiance, avec Dieu rien n’est perdu. (Vigile Pascale 2020 pape François)
Comment désirons-nous vivre ce Jour de Pâques aujourd’hui ? Avec cette espérance invincible que rien ne résiste à l’amour du Christ ?
En voyant les femmes puis Pierre et Jean se rendre auprès de leur maître, acceptons que l’acte de foi, l’acte de croire se déploie dans le temps, qu’il n’y pas d’immédiateté, entre le signe du Ressuscité que l’on reçoit, qui nous est donné et notre pleine adhésion, notre renouvellement dans la foi. Acceptons d’avancer pas toujours au même rythme, comme ses premiers témoins ?
Que notre journée, avec peut-être des retrouvailles familiales, résonne de la joie profonde de la puissance du Ressuscité, de Celui qui fait toute chose nouvelle. Que les difficultés, les épreuves de nos vies ne soient pas dissociées de la puissance de la vie qui a vaincu la mort.
« Le Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité. »



