Ce soir-là, après une journée de travail bien remplie, nous nous postons devant notre ordinateur pour une réunion Zoom.
Depuis quelques semaines, rendez-vous a été pris avec le Père Charbel de la paroisse Saint Elie, dans le diocèse d’Antelias, au Liban, notre paroisse jumelle.
Si vous avez assisté à une des messes qu’il a célébrées lors de son séjour à Lyon il y a 2 ans de cela, vous ne pouvez pas l’avoir oublié, tant il était impressionnant dans ses vêtements liturgiques imprégnés d’Orient, sa chasuble brodée, le cou enveloppé d’une large étole.
Depuis cette visite, le Liban a à nouveau vacillé, emporté après les événements d’octobre 2023 par une guerre qui n’est pas la sienne. Les drones ont bourdonné au-dessus de Beyrouth, lourds de menace. Les frappes israéliennes ont traqué Le Hezbollah jusque dans ses tunnels au prix de destructions importantes sur des immeubles civils, emportant parfois des villages chrétiens qui ignoraient qu’ils servaient de cache à des armes.
Début janvier, un cessez-le-feu permet à nouveau aux Libanais de respirer. Et le père Charbel nous parle des mois chaotiques qu’ils ont traversés.
Il ne cache pas les sentiments mélangés qu’il éprouve, entre compassion pour ces familles chiites chassées par la violence et colère contre des concitoyens dont l’activisme a mené à des représailles sans merci.
Nicole, directrice de l’IRAP, prenant en charge jeunes sourds, raconte ensuite qu’elle a accueilli des familles chrétiennes du Sud Liban fuyant les combats. Poussée par l’espoir, elle a aussi ouvert ses portes aux familles chiites fuyant les combats qui ont demandé à leur tour l’hospitalité. Pendant trois mois, jeunes réfugiés et élèves de l’IRAP partagent les mêmes bancs, expérimentant l’insertion à l’envers, de valides dans un milieu dédié au handicap.
Fadia, directrice du Centre des Focolari a accueilli aussi de nombreuses familles chiites. Surmontant leur réticence, les bénévoles se sont mobilisés et ont fraternisé avec les réfugiés. Après le cessez-le-feu, les séparations ont été émouvantes.
Que les graines de paix et d’espérance semées donnent du fruit !
Il nous revient de porter dans nos cœurs et nos prières nos frères et sœurs libanais, avec Marie qui défait les nœuds – il y en a tant au Liban et ailleurs.
Le Comité Liban


