En 2016, lorsque le Pape François instaurait la Journée mondiale des pauvres, il invitait « les communautés et chaque baptisé à réfléchir sur la manière dont la pauvreté est au cœur de l’Évangile et sur le fait que, tant que Lazare git à la porte de notre maison (cf. Lc 16,19-21), il ne pourra y avoir de justice ni de paix sociale. »

Cette journée est donc une belle occasion pour vivre la rencontre avec des personnes vivant différentes formes de fragilité et d’exclusion et d’intégrer des personnes pauvres, marginalisées, fragilisées, isolées au cœur de la liturgie.
Une journée devenue un rendez-vous pour chaque communauté ecclésiale. « C’est une opportunité pastorale à ne pas sous-estimer, car elle incite chaque croyant à écouter les prières des pauvres, à prendre conscience de leur présence et de leurs besoins ».

Elle est également, rappelle le Pape dans son message, une occasion propice pour mettre en œuvre des initiatives qui aident concrètement les pauvres, mais aussi pour reconnaître et soutenir dans leurs actions les nombreux bénévoles qui se consacrent avec passion aux plus démunis. Dans ce parcours de chemin vers l’Année Sainte, le Pape exhorte chacun à devenir un « pèlerin de l’espérance, en donnant des signes tangibles d’un avenir meilleur », à se faire « amis des pauvres, en suivant les traces de Jésus qui, le premier, s’est montré solidaire des derniers ».  La prière du pauvre, insiste-t-il, s’élève jusqu’à Dieu (cf. Si 21, 5).

En cette Année de la prière, « nous devons faire nôtre la prière des pauvres et prier avec eux ». Le Pape encourage à plus d’action pastorale. En effet, estime-t-il «la pire discrimination dont souffrent les pauvres est le manque d’attention spirituelle ». L’immense majorité des pauvres a une ouverture particulière à la foi, dit-t-il : « Ils ont besoin de Dieu et nous ne pouvons pas négliger de leur offrir son amitié, sa bénédiction, sa Parole, la célébration des Sacrements et la proposition d’un chemin de croissance dans la foi ».

S’adressant également aux pauvres, le Pape leur dit ceci : « Ne perdez pas cette certitude ! Dieu est attentif à chacun de vous et il est proche de vous. Il ne vous oublie pas et ne pourra jamais le faire ». Même lorsque parfois les prières adressées à Dieu semblent sans réponse, le Pape précise que « le silence de Dieu n’est pas une distraction de notre souffrance ; il contient plutôt une parole qui demande à être accueillie avec confiance, nous abandonnant à Lui et à sa volonté » ; « personne n’est exclu de son cœur, car devant lui, nous sommes tous pauvres et nécessiteux. Nous sommes tous des mendiants, car sans Dieu, nous ne serions rien. Nous n’aurions même pas la vie si Dieu ne nous l’avait pas donnée ».

En ces moments, « où le chant de l’espérance semble céder la place au vacarme des armes, au cri de tant d’innocents blessés et au silence des innombrables victimes des guerres », il invite à invoquer Dieu pour la paix. Le Pape dénonce dans son message la violence causée par les guerres qui « montre bien quelle arrogance guide ceux qui se croient puissants devant les hommes, alors qu’ils sont misérables aux yeux de Dieu ». Dans ces guerres, déplore-t-il, les plus faibles et les pauvres en paient malheureusement le prix : « Combien de nouveaux pauvres sont le produit de cette mauvaise politique faite avec des armes, combien de victimes innocentes ?». Devant cette situation, il nous
invite « à écouter le cri des pauvres et à les secourir ».

En conclusion de son texte, le Pape place cette Journée mondiale sous la protection de deux grands saints ; tout d’abord Mère Teresa : « La sainte répétait sans cesse que la prière était le lieu où elle puisait la force et la foi pour sa mission de service aux plus démunis », puis saint Benoît Joseph Labre, le « vagabond de Dieu » qui au XVIIIe siècle fit de « son existence une prière incessante ».

“Le jugement de Dieu sera en faveur des pauvres. C’est donc de la pauvreté que peut jaillir le chant de l’espérance la plus authentique”