Célébrer la fête LA TOUSSAINT, quelle chance d’être soutenu par nos amis auprès de Dieu et la sainteté devient notre vocation à tous!

Bientôt le 1er Novembre, jour où l’Eglise comme communauté chrétienne fête la Toussaint qui précède d’un jour la commémoration des fidèles défunts. Force est de rappeler le pourquoi de cette fête pour nous ouvrir à la grâce de la célébrer.

Philippe ROUILLARD la définit à juste titre comme « Fête célébrée, le 1er novembre , qui récapitule dans une perspective ecclésiale tous les saints commémorés ou seulement évoqués au cours de l’année liturgique. » Et nous pouvons ajouter de nombreux saints anonymes. D’ailleurs le texte de l’Apocalypse proposée par la liturgie de la parole ce jour de fête, fait mention de cette foule immense de ceux qui ont lavé leurs habits dans le sang de l’agneau (Cf. 7,14-17).

Cette fête nous introduit ainsi dans la grande communion de tous les saints, autrement dit dans une solidarité qui se vit et se célèbre entre l’Eglise du ciel et celle de la terre. Qui est saint et cette sainteté est-elle ouverte à tous les hommes?

Dieu seul est Saint et Tout-Autre. La sainteté est son nom. Aucun homme ne lui est comparable dans sa sainteté. Le prophète Isaïe dans l’un de ses nombreuses visions vit le choeur des anges contemplant et chantant la liturgie céleste la sainteté de Dieu : »Saint, saint, saint est Yahvé, Dieu des armées et la terre est remplie de sa gloire » (Is. 6,3). Cette liturgie liturgie des anges chantant la sainteté de Dieu va tellement tourmenter le prophète Isaïe si bien qu’il va mesurer sa misérable pauvreté devant Dieu. « Malheur à moi, je suis perdu! Car je suis hommes aux lèvres impures, j’habite au sein d’un peuple aux lèvres impures, et mes yeux ont vu le Roi, Yavhé Dieu des armées. » (Is. 6,5) La suite du récit c’est qu’il se fera bruler la bouche à sa demande comme geste de purification.

Nous pouvons constater que d’un côté la grande sainteté de Dieu n’a rien à voir avec la misère de notre pauvre humanité tirée de la terre à la création (Gn 2,19) et de l’autre la grâce de Dieu qui malgré le péché de l’homme, l’a toujours prédestiné à vivre de sa vie, de sa sainteté. Saint Paul n’écrit-il pas dès le début de sa lettre aux Ephésiens:  » C’est ainsi qu’il nous a prédestinés dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour… »(Ep. 1,4)

La sainteté qui est attribut de Dieu est notre vocation à tous. L’homme dès la création est prédestiné à vivre dans l’amitié avec Dieu. Dieu ne s’est jamais détourné de son dessein de cette vision béatifique.

Les saints sont des amis de Dieu parvenus à la sainteté. Ils sont auprès de Dieu, là où nous désirons vivement nous rendre au terme de notre pèlerinage terrestre.

Si le chemin ne nous semble peut-être pas à portée, nous avons les anges et les saints, nos amis du ciel qui nous ont précédés et qui sont et demeurent pour nous des modèles de vie de foi, d’espérance et de charité. Voilà pourquoi tout chrétien ne doit pas seulement compter sur sa propre force et mérites pour parvenir à la vision béatifique. « L’homme est un pauvre qui demander tout à Dieu » comme le disait le saint Curé d’Ars. En demandant la sainteté et en la cherchant dans l’ordinaire de notre

quotidienne, nous pouvons y parvenir avec la grâce sanctifiante que Dieu nous donne aux moyens des sacrements. La sainteté se vit dans l’ordinaire de la vie et surtout à ravers des gestes ordinaires.

De mon expérience depuis bientôt deux mois à Saint Pothin-Immaculée, je vis cette fraternité et amitié universelle : je côtoie de « saintes personnes » (non pas encore canonisée ; et c’est bien cela qui fait un saint) que je n’arrive toujours ni à nommer ni à dévisager. De par de gestes simples, mais concrets de présence dans l’animation de la messe, la prière personnelle, le geste de charité envers un immigré, le repas offert aux personnes seules et le sourire offert à un SDF, dans un geste d’hospitalité et d’attention, dans un contexte socio-politique tendu! Quel risque! Nous pouvons oser dire le chemin de la sainteté y passe. C’est un héroïsme pratico-pratique de solidarité et de fraternité vécue.

Le saint est celui qui vit dans l’intimité de Dieu: il connaît Dieu par pure grâce dans le sens de l’amour (union) nuptial et le livre de l’Apocalypse en fait largement mention. Cette union est à cultiver et à vivre toujours en répondant à l’amour de Dieu et n’ayant pas peur de offrant à nos semblables, nos frères et soeurs en humanité!

Dans un monde où nous faisons l’expérience des limites de la solitude, l’union fait réellement la force. Quand nous entreprenons ensemble comme un seul homme en Eglise, dans une prière unanime la liturgie de ce jour, nous nous sentons portés et nous ressentons les bienfaits de la prière des uns pour les autres. Ainsi nous pouvons expérimenter que toute l’Eglise, celle qui chemine encore sur la terre et celle qui est au ciel est en parfaite communion dans une même liturgie pour la gloire de Dieu.

Dans la vie quotidienne, chacun de nous à certainement fait l’expérience d’être soutenu par un ami, une soeur ou encore un frère dans une situation peu heureuse. De la même manière, nos amis, les saints qui sont auprès de Dieu ne nous abandonnent pas puisqu’ils continuent de nous témoigner leur proximité et leur soutien.

En célébrant tous les saints nous prenons une vive conscience de la fraternité et de l’amitié de ces amis et de ces proches que nous appelons saints qui nous ont précédés au ciel et qui continuent de nous témoigner leur solidarité et leur amitié. Ceci est sans doute pour nous aussi un motif d’encouragement sur le chemin de la sainteté.

Marchons ensemble à travers nos engagements au quotidien vers la sainteté! Avec nos amis les saints du ciel et à leurs prières, nous y parviendrons!

Abbé Dieu Béni Nicaise