2024-05-18 Homélie du Père Olivier de Petitville
Nous sommes heureux de vivre la fête de la Pentecôte dans notre belle église parce que dans notre coupole, nous voyons l’Esprit-Saint qui est tout en haut. Nous voyons les douze apôtres, plus Marie, qui sont là à recevoir l’Esprit-Saint. On voit ces langues de feu qui descendent sur eux. On voit également, en latin, les paroles qu’on a chantées, « Viens, Esprit-Saint, en nos cœurs, envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière ». Nous sommes dans une église de la Pentecôte et c’est beau parce qu’aujourd’hui, comme les apôtres, nous croyons que nous recevons l’Esprit-Saint.
L’Esprit-Saint, on a vraiment du mal à le comprendre, à le connaître. Mais pourtant, on se rend compte, dans cette lecture des actes des apôtres, qu’il est fondamental. Les apôtres sont apeurés, enfermés et d’un coup deviennent des hommes nouveaux. Aujourd’hui, nous allons essayer de chercher à comprendre le rôle de l’Esprit-Saint. Pourquoi lui demander ? Pourquoi le prier ?
- C’est lui qui nous fait rentrer dans la vérité. Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière.
- C’est lui qui nous donne les fruits, les fameux fruits de l’Esprit-Saint qu’on a entendus dans la deuxième lecture.
- C’est lui qui nous conduit, on l’a entendu aussi dans la deuxième lecture.
L’Esprit de vérité vous guidera vers la vérité tout entière. Qui est la vérité ? : Jésus. C’est lui qui nous permet de connaître le Christ. Sans l’Esprit-Saint, nous ne connaîtrons pas Jésus. Pour des chrétiens, c’est donc important de le prier. Comment connaissons-nous le Christ ? Notamment par les Écritures. Quand nous lisons les Écritures, est-ce que nous prenons le temps de prier l’Esprit-Saint ?
Est-ce que nous prenons le temps de prier l’Esprit-Saint quand nous lisons les Écritures ? C’est indispensable, sinon elles restent complètement éloignées de nous. Quand nous sommes face à des mystères de la foi, le mystère de la Trinité, le mystère de l’incarnation, est-ce que nous prenons le temps de prier l’Esprit-Saint ? Lui qui doit nous guider vers la vérité toute entière. Si nous voulons comprendre Dieu, le monde, la Bible, nous avons besoin de l’Esprit-Saint.
Vous avez tous entendu parler de Padre Pio, j’imagine. Padre Pio était un franciscain italien. Un jour, un homme extrêmement érudit, un philosophe, vient le voir pour lui poser une question extrêmement complexe. En deux mots, il lui a répondu. Et ce philosophe était émerveillé devant sa sagesse, sa perspicacité, alors qu’il n’avait fait aucune étude de philosophie.
D’où cela vient-il ? De l’Esprit-Saint !
Regardons maintenant du côté des fruits de l’Esprit-Saint. Nous l’avons entendu dans cette deuxième lecture. Voici les fruits de l’Esprit-Saint : L’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi. Qui n’a pas besoin de cela ? Qui peut se dire : « moi, la joie, la paix et la patience, non, non, c’est bon, j’en ai déjà suffisamment ». Est-ce que nous n’avons pas besoin de prier l’Esprit-Saint ? C’est lui qui nous les donne. C’est simple ! Sans lui, tout ça ne tient pas très longtemps face à l’épreuve. Nous avons besoin de lui.
Je vais vous prendre une image : les pruneaux à l’eau de vie. C’est bon, n’est-ce pas ? Vous mettez des pruneaux, dans l’eau de vie et c’est délicieux. Mais, faites l’expérience. Sortez donc vos pruneaux de l’eau de vie. Mettez-les au soleil ou dans un four et vous allez voir vos pruneaux se ratatiner, devenir tout secs et durs comme du caillou. Ça, c’est notre cœur sans l’Esprit-Saint. C’est beaucoup moins bon et ce n’est pas comestible. Vous voyez, c’est le fruit de l’Esprit-Saint. Cette joie, cette paix, cette patience, ça fait grandir le cœur. Et là, on devient de bons pruneaux.
Enfin, nous dit Saint Paul : « laissez-vous conduire par le Saint-Esprit ». Et il l’a dit deux fois dans la lecture, une fois au début pour être sûr qu’on a entendu et une fois à la fin pour bien faire rentrer ça dans la deuxième oreille. Laissez-vous conduire par l’Esprit-Saint !
Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? Il est en train d’essayer de nous dire qu’il y a une différence entre la vie avec l’Esprit et la vie sans l’Esprit. Je vais prendre une autre image, une deuxième image. C’est l’image du bateau. Quelle est la différence entre un bateau à voile et un bateau à rame ? Eh bien, il y en a un où on rame, justement : On fait des efforts ! Et le bateau à voile, il y a des efforts aussi. Mais c’est quand même pas mal. Ça avance plus vite, quand il y a du vent. On est d’accord ! Et c’est pratique parce que de temps en temps, on peut rester assis et ça avance tout seul. C’est pareil avec l’Esprit-Saint. L’Esprit-Saint est celui qui vient souffler, souffle de Dieu, celui qui vient souffler dans nos voiles pour nous guider.
Et je vois différents moments où nous avons besoin de lui pour nous guider. Parfois, on se retrouve face à des choix. Un bon choix et un mauvais choix. On sent bien qu’il y a une alternative qui est moins bonne que l’autre, qu’il y a une des options qui est moins bonne que l’autre. Mais on penche plutôt vers celle-là. Est-ce que là, on n’a pas besoin de l’Esprit-Saint pour nous aider à pencher de l’autre côté ? Je pense que si ! Bien souvent, on se rend compte après coup : « zut, encore une fois, j’ai pris la mauvaise option ». L’Esprit-Saint est celui qui sait orienter les voiles pour aller au bon endroit.
Parfois, ce n’est pas simplement un choix entre un bien et un mal. On a souvent plein de belles activités, de belles possibilités, mais laquelle est prioritaire ? Prendre soin de ma famille ce jour-là, passer du temps avec des amis, aller au cinéma, aller me promener. Très bien, très bien, très bien ! Rendre visite à quelqu’un qui en a besoin. Parfait ! Tout ça, c’est très bien. Mais quel est le plus important pour ce jour-là ? Et moi, je n’en ai aucune idée. Je me trompe sans cesse dans mes priorités. Alors, je demande à l’Esprit-Saint : « Esprit-Saint, aide-moi à voir ce que j’ai à faire ». En plus, ça devient encore plus difficile quand vous avez un amoncèlement de choses et vous vous dites, « Mais je ne pourrais même pas surnager ». Là, l’Esprit-Saint est capable de nous indiquer et on le sent dans notre cœur : « Va à cet endroit-là »
Ensuite, le troisième endroit où je vois que l’Esprit nous conduit, c’est quand nous vivons des difficultés. Nous sommes incapables parfois de les traverser. Elles nous dépassent complètement. C’est là que l’Esprit-Saint est capable de quelque chose. Et nous pouvons ouvrir grandes les portes de notre cœur. « Esprit-Saint, s’il te plaît, viens souffler dans les voiles de ce bateau qui est en train de caler, qui ne bouge plus »
Comme vous pouvez le voir, l’Esprit-Saint, on en a besoin. On en a besoin pour connaître Dieu, pour être ce beau pruneau à l’eau de vie. On en a besoin pour être ce bateau, ce bateau qui avance. Alors dans cette Eucharistie, gardons notre cœur grand ouvert et demandons à l’Esprit-Saint de venir en grand, souffler sur nous, nous inspirer, nous faire grandir. Si nous avons un besoin particulier aujourd’hui, présentons-le Lui. Il souhaite nous faire avancer au vent du Saint-Esprit. Amen.