Acclamons la Parole de Dieu et vous avez répondu nous rendons Grâce à Dieu. Mais pour certaines personnes, ce n’est pas possible d’acclamer la Parole de Dieu alors que nous venons de lire que 5 restent dehors, 5 sont exclues. Certaines personnes peuvent se reconnaitre dans les 5 qui tambourinent à la porte, et se dire je fais partie des insouciantes imprévoyantes, c’est donc effrayant. D’autres peuvent se dire l’invitation aux noces est pour tout le monde, c’est injuste que la moitié des invités restent dehors voire c’est scandaleux, ce n’est pas chrétien que les autres n’aient pas partagé l’huile. Car dans cet Evangile, durant tout le mois de Novembre qui nous mène à la fête du Christ Roi, le Seigneur évoque pour nous l’accès au Royaume de Dieu, au Paradis.

Mais peut être que le pire c’est de penser moi je suis prévoyant, j’ai coché toutes les cases, je serai du bon côté de la porte.

Alors oui cet Evangile doit nous provoquer, doit nous faire réagir car il s’agit ni plus ni moins que du Salut, le Salut de chacun de nous donc c’est un enjeu de vie ou de mort donc oui c’est violent. Acceptons-nous cette main tendue par le Christ qui nous hisse vers la vie, vers les noces éternelles ?

 

La promesse nous a été donnée sur la Croix, nous vivons ce temps entre la promesse et le mariage, plus qu’un temps de fiançailles car le oui est déjà donné, entre la promesse et la noce, l’humanité est épousée dans l’Eglise par le Fils pour nous mener à Dieu. La promesse est donnée et il reste l’attente, la lumière et l’huile.

 

L’attente, la lumière et l’huile nous sont proposés dans cet Evangile.

Quelle attitude face à l’attente de l’Epoux ? Quelle attitude pour nous aujourd’hui ? Attendons-nous réellement le retour du Christ ? Cette attente est elle une attente craintive de fin du monde ? D’une apocalypse terrifiante ? ou d’une tranquille certitude que l’amour sera victorieux du mal alors qu’aujourd’hui nous voyons le mal à l’œuvre ? Que signifie cette question de prévoyance ou d’insouciance des vierges attendant l’époux ? Cette insouciance est une insensibilité à l’action de Dieu, c’est la construction d’une petite maison sur le sable. Cette insouciance c’est la jouissance du présent pour ma petite personne, c’est la recherche d’un petit confort aujourd’hui, ce sont des petites facilités des petits arrangements avec ce que nous percevons comme bon. Cette insouciance c’est rester petit, cela ne nous élève pas. Être prévoyant durant cette attente c’est laisser de la place au divin. Une attente c’est un creux, un manque qui a besoin d’être rempli, comblé, comme le creux de la mangeoire qui attendait le fils de l’homme, comme ces bergers qui étaient disponibles à attendre les trompettes du ciel, comme ces mages ouverts à suivre une étoile. Être prévoyant durant cette attente, c’est se nourrir de la Parole de Dieu pour pouvoir recevoir les signes de Dieu présent avec nous comme Marie et Joseph l’ont fait. Être prévoyant durant cette attente, c’est être prêt à s’émerveiller de l’action de Dieu comme l’ont fait les bergers, heureux les simples ils verront Dieu. Être prévoyant durant cette attente c’est scruter comme les rois mages pour aller vers celui qui nous appelle. Pour discerner nos appels rien de mieux qu’avoir un accompagnateur spirituel. Pour faire de cette attente un vase à remplir je vous propose de vous nourrir de la Parole de Dieu, d’avoir une vie simple, ces deux ne devraient pas vous surprendre et, le troisième, de cheminer avec un accompagnateur spirituel. Nous avons

besoin d’un vis-à-vis pour faire des choix, pour poser des questions qui aspirent à des réponses, pour poser des jalons sur la route. L’attente c’est à la fois l’enthousiasme de ce qui arrive, ces noces promises, de cette fête annoncée et c’est aussi l’inquiétude de l’incertitude, c’est aussi le découragement du temps qui passe et pourtant la parole de Dieu est explicite, et pourtant des signes sont présents, l’accompagnateur spirituel dans cette attente nous apprends à lire la Parole et les Signes.

 

Une attente avec une Lumière

Nos 10 vierges ne sont pas dans le noir. Elles sont parties avec une lumière. Cette lumière est donnée à tous. Moi je vois dans cette lumière le cierge remis lors des baptêmes Pour les petis enfants, ce cierge est remis aux parents, au parrain, à la marraine c’est à eux de prendre soin, de porter cette lumière pour ouvrir le chemin de l’enfant. Cette lumière qui trouve sa source dans le cierge Pascal, dans cette vie donnée par le Christ pour l’humanité. Cette lumière dans la nuit qui permet de trouver son chemin. Comme les parents, parrain et marraine prennent soin de la lumière de leur enfant, nous avons, nous aussi, à prendre soin de chacun des cierges des baptisés que nous connaissons ; être attentif à ceux qui sont sur des chemins qui s’éloignent de la lumière. Je suis stupéfait lors des rencontres de préparation au baptême ou au mariage du nombre de personnes me disant qu’ils regrettent s’être éloignés d’une pratique religieuse, du souhait qu’ils ont de se rapprocher de l’église, de raviver leur vie de foi. Il manque juste l’élément déclencheur, un parrain ou une marraine à retrouver pour les emmener à un parcours sav mariage, à une fraternité, un parcours alpha, à la messe… Et si vous étiez ces parrains et marraines pour être présents à ceux qui hésitent, qui n’osent pas ou qui ne savent pas comment faire. N’hésitez pas à signaler si vous êtes prêts à être ce parrain ou cette marraine qui momentanément va prendre soin de la lumière du baptême de certains qui sont à la périphérie de la paroisse. Un coup de téléphone, une bière, un diner pour faire connaissance et puis être accompagné là où cette attente prendra sens avec d’autres.

 

Vous allez prendre soin de cette lumière mais quelle huile viendra l’alimenter ?

Comment ne pas manquer d’huile pour veiller ? Comment avoir une lampe qui continue à briller avec le temps qui passe ?

Cette huile qui permet à la lumière de briller dans la nuit, c’est l’amour. Cette huile vous ne pouvez pas l’acheter chez le marchand, il y un unique fournisseur c’est notre créateur et ses stocks sont infinis. Cette huile nous est donnée, nous sommes créés par amour, le Seigneur nous aime chacun de manière unique mais cet amour il faut qu’il brule pour que notre réserve se remplisse. Si je retiens cet amour pour moi, ma réserve se vide. Chrétien, nous sommes à la fois ces vierges prévoyantes qui donnons de l’amour et en recevons dans les sacrements et ces vierges insouciantes quand nous sommes rabougris, hésitant à donner, trop centrés sur notre confort, la réserve d’huile baisse. Alors pas d’hésitation pour que la lumière brille tout au long de l’attente, un accompagnateur spirituel pour garder la route et devenir parrain ou marraine pour être un jalon sur la route de mes frères et sœurs un peu égarés (et en plus il est probable qu’ils seront aussi un peu jalon de ma route).

 

Allez rechargeons nos lampes à l’eucharistie.

 

Thierry Villemagne, diacre permanent de l’ensemble paroissial Saint Pothin Immaculée Conception.