Choisir la Parole de Dieu comme boussole 

La Bible est une vraie boussole pour les temps que nous vivons. En effet, l’histoire sainte nous fait voir que les Hébreux ont vécu une expérience similaire à la nôtre. Quand les Babyloniens ont ravagé Jérusalem en 587 av. JC, ils ont détruit le Temple de Jérusalem et tué le roi. Or, le Temple était le centre de la vie spirituelle des juifs. Avec sa destruction, il n’y avait plus de lieu où prier, où offrir des sacrifices pour se réconcilier avec Dieu et lui rendre grâce. De plus, avec la mort du roi, ils perdaient le représentant de Dieu sur terre. C’est pourquoi, à Babylone, terre païenne où ils étaient exilés, ils se demandaient dans la douleur comment vivre leur foi. Regardons comment ils ont traversé cette épreuve. 

D’abord, nous voyons des psaumes où les Hébreux font part de leur tristesse, de leur incompréhension : « Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ; au saule des alentours, nous avions pendu nos harpes. » (ps 136). Ils n’hésitent pas à aller jusqu’à crier leur colère et leur soif de vengeance : « O Babylone misérable, heureux qui te revaudra les maux que tu nous valus » (ps 136). En ces temps où nous ne pouvons plus assister à la messe, vivre nos temps conviviaux, assister au KT, où nous trouvons peut-être injustes les décisions du gouvernement, où nous ne pouvons rendre visite autant que nous le voudrions à nos proches, il est bon et sain de confier à Dieu notre tristesse, notre douleur, notre colère, notre incompréhension.  

On constate aussi que les Hébreux ne se sont pas laissé enfermer dans leur tristesse ou leur révolte. Pourquoi cela ? Parce qu’ils ont écouté les prophètes envoyés par Dieu pour leur indiquer le cap à suivre. Ecoutons Isaïe s’adresser au peuple : « Jérusalem disait : « Le Seigneur m’a abandonnée, mon Seigneur m’a oubliée. »Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas. Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains. » (Is 49, 15-16). Les Juifs ont ainsi petit à petit découvert que Dieu était présent dans leur épreuve. C’est à cette période-là  qu’ils ont vraiment creusé leurs Ecritures, qu’ils ont compris qu’il s’agissait d’un message que Dieu leur adressait et qu’ils pouvaient sans cesse les méditer. C’est à cette période qu’ils ont compris que le sacrifice qu’attendait le Seigneur n’était pas tant un sacrifice de taureau ou de mouton qu’une offrande de soi.  

Nous pouvons tous nous poser cette question : comment Dieu me conduit-il dans l’épreuve actuelle pour ma foi ? Il me semble que notre relation à la Parole de Dieu est une des clefs. Peut-être pouvons-nous prendre du temps pour méditer sur ces passages adressés par les prophètes au peuple en exil, par exemple Isaïe 49-55. Nous y trouverons des encouragements, la conscience que Dieu tient le monde dans sa main, qu’il nous garde sur son cœur. Peut-être pouvons-nous lire 2 psaumes par jour pour faire nôtres ces prières séculaires : nous y trouverons des mots pour exprimer ce que nous ressentons. Ou alors nous pourrons les dire au nom de ceux qui n’arrivent plus à prier ou qui ne savent pas prier. 

Olivier de Petiville

Séminariste de Lyon