Nous sommes frères et sœurs dans le Christ

 

Alors que nous essayons tant bien que mal de trouver un équilibre, un rythme à donner à nos vies avec ce nouveau confinement, nous sentons bien comme une sorte d’effritement de ce qui fondait nos vies, le sol glisse et les sables mouvants nous encerclent…

Nos vies, celles de nos proches, nos amis, nos enfants, nos collègues, ne sont qu’une succession d’annulations des projets, de reports, d’inquiétudes quant à la santé de nos proches et quant à l’avenir sur la situation économique … et cet éloignement physique… tout le temps…

Pour une famille, dont les parents ont repris le travail normalement et les enfants sont à l’école, les choses paraissaient plus supportables. La vie paraît presque « normale ». Nous rendons grâce de l’immense chance que nous avons de pouvoir parler à des gens « en vrai » au travail ou aux sorties d’école. C’est bien maigre mais cela fait toute la différence avec le premier confinement.

Et pourtant…

Nous avons dans le cœur, tous ceux qui sont laissés sur le bord de la route, ceux qui perdent une vie de travail, ceux qui sont séparés de leurs familles, ceux qui vivent encore une fois un confinement seuls… comment les rejoindre ? comment les aider ? Comment les accompagner ?

Et puis, ce mal qui instille dans nos cœurs la colère, la jalousie… Nos amis nous manquent, la messe nous manque et la rencontre avec nos frères nous manque. Tout cela est indiscutable, légitime.

Nous ne voyons que ce qui nous manque sans voir ce que nous avons déjà, les tensions s’exacerbent et la division progresse y compris dans nos communautés paroissiales, entre frères chrétiens…

Ce dernier assaut de la noirceur nous peine tout particulièrement. Qu’avons-nous fait de notre baptême ! Nous sommes frères et sœurs dans le Christ, nous sommes le corps du Christ, et nous nous déchirons…

Mais non ! Non ! Nous ne devons pas céder devant le mal !

Nous avons besoin que la joie envahisse nos cœurs et déjà, complices tous les deux, nous avons envie de rire et dire, comme France Gall « Résiste ! »

Loin du tumulte de nos esprits, dans le silence de nos cœurs, Marie est là… Ces derniers jours par de multiples signes, elle nous dit : « je suis là ».

Comme des enfants qui ont le cœur lourd, tournons-nous vers notre « maman » du Ciel, vers Notre Dame, elle qui est tout amour et patience.

Avec Marie, nous retrouvons l’Espérance, nous nous abandonnons.

Laissons-nous modeler par Notre Dame, elle nous apprend à faire le Bien autour de nous, elle rend simples les choix difficiles.

Dieu a choisi de passer par Marie pour toucher le cœur de l’homme, elle est donc pour nous le plus sûr et le plus court chemin pour atteindre le cœur de Dieu.

Elle nous apprend à prier et tout à coup, l’urgence de revenir au chapelet plus régulièrement est comme une évidence.

Paul VI nous dit « Le chapelet est une prière des humbles, des petits, des fidèles, des affligés, de tous ceux qui ont confiance en Marie ».

Et il nous semble que dans cette période de dénuement forcé, cette prière est bien pour nous !

Le chapelet est si simple, une prière de pauvres pour les pauvres, de tous et pour tous. Cela nous renvoie à l’histoire de Naaman, général de l’armée de Syrie, malade de la lèpre, qui était prêt aux efforts les plus coûteux, les plus hardus, les plus flamboyants pour obtenir la guérison de sa maladie. Le prophète Elisée lui demande simplement de se baigner 7 fois dans le Jourdain. Il ne comprend pas tout de suite mais ses serviteurs lui disent : « Maître, si ce prophète t’avait ordonné quelque chose de difficile ne le ferais-tu pas ? ». Il s’est baigné, il a été guéri et s’est converti.

Marie nous demande de prier le chapelet si simple pour revenir au Christ, le cœur de la prière du chapelet. Pourquoi ne le ferions-nous pas ?

Plusieurs Papes nous ont demandé de prier le chapelet pour lutter contre le mal, ce mal qui entre dans nos cœurs, ce mal qui nous divise.

« Grande est la force d’une armée qui tient en main le Rosaire » Pie IX

Par cette prière, nous sommes en communion avec tous ceux qui prient le chapelet, nous redevenons des frères dans le Christ. Nous sommes loin mais ensemble.

Et par l’intercession de Notre Dame, nous faisons la joie de Notre Père qui voit ses enfants redevenir des frères. La litanie des Je vous Salue Marie et des Notre Père et les méditations sur la vie de Jésus, façonnent nos cœurs et nous ramènent à son Amour, à sa Joie.

Comme nous le dit Saint François, regardons l’humilité du Père et faisons lui l’hommage de nos cœurs

Revenons à l’essentiel, le Cœur-Sacré de Jésus. Ce cœur qui nous ouvre les yeux, nous fait voir l’autre à travers son regard d’Amour.

Nous sommes des frères et sœurs infiniment aimés de Dieu…

 

Bénédicte et Loïc Prévost