L’Evangile de ce jour est parfois donné comme bon exemple de communion spirituelle.

        En effet, les dix lépreux sont purifiés à distance, Jésus les regarde et leur parle, mais ne les touche pas et ne leur donne donc rien de matériel. De leur côté, les lépreux implorent le Seigneur à distance : « Prends pitié de nous ! »

        La pointe de ce récit est que si les dix sont purifiés, un seul est « sauvé » : il est revenu rendre grâce : « Ta foi t’a sauvé ».

       

        En cette période où nous ne pouvons pas recevoir facilement la communion eucharistique, nous sommes invités à faire des communions spirituelles, comme ce lépreux étranger.

       

        Comment faire une bonne communion spirituelle ? Dans un livre remarquable intitulé « L’attente de Dieu » Simone Weil, philosophe mystique mais non baptisée, nous dit qu’il faut vraiment désirer l’union à Dieu et qu’il ne peut y avoir vraiment désir que quand il y a un effort d’attention.

        Mais cet effort n’est pas un simple acte volontaire, il consiste à suspendre sa pensée, à la laisser disponible, prête à recevoir le Chemin, la Vérité, la Vie. Nous la citons encore : « Les biens les plus précieux ne doivent pas être cherchés, mais attendus. Car l’homme ne peut pas les trouver par ses propres forces. Le désir orienté vers Dieu est la seule force capable de faire monter l’âme, ou plutôt c’est Dieu seul qui vient saisir l’âme et l’élève… Mais Il ne vient qu’à ceux qui le lui demandent. »

       

        En définitive, communier spirituellement, c’est se donner au Christ. Mais nous ne pouvons le faire par nos seules forces, sans l’action de l’Esprit Saint, qu’il faut appeler : « Veni Creator Spiritus, mentes tuorum visita !» Et cette visite nous aidera à donner à notre tour ce que nous avons de plus cher, notre cœur, qu’il nous faut garder grand ouvert.

       

        Chaque année le 11 novembre nous donne l’occasion de rendre grâce pour ceux qui ont versé leur sang pour la liberté de notre pays.

        Prions cette année pour que, à la suite d’odieux assassinats, le sang versé par des innocents féconde la paix et la conversion.

 

        Saint Martin de Tours qui fut lui aussi un étranger, connut la violence guerrière, se convertit et devint un grand missionnaire ; demandons-lui d’intercéder pour que la violence cesse dans notre pays.

 

 

                                                       Bertrand et Christine