St Luc – chapitre 17, 7-10

Au début du chapitre 17, Jésus met en garde ses disciples contre la tentation de chute : « malheureux celui par qui cela arrive ». Il les exhorte à la correction, à la charité fraternelle et au pardon dès lors qu’il y a repentir. Ces demandent semblent insurmontables aux disciples qui implorent Jésus : « Augmente en nous la Foi ».

Notre Foi ne grandit pas parce que le Seigneur le décide, mais parce que nous accomplissons notre devoir. Dans la Parabole qui nous est donnée aujourd’hui (Luc 17, 7-10), le Seigneur prend l’exemple des serviteurs d’un maître. Les serviteurs réalisent les tâches qui leurs sont attribuées : labours, pastoralisme, des humbles tâches liées aux saisons…

Partager le repas du Seigneur n’en fait pas partie. Pour les serviteurs, le temps du repas viendra plus tard.

De même, le maître ne remercie pas ses serviteurs pour leur travail. En effet, il n’y a pas de gloire particulière à attendre de l’accomplissement de notre travail quotidien, professionnel ou domestique. Il est constitutif de notre humanité.

Les serviteurs de la Parabole n’attendent pas de rémunération. Ils accomplissent leurs œuvres dans l’obéissance et la confiance.

C’est donc dans le temps présent et le déroulement de nos journées, si banales soient-elles, que notre Foi est appelée à grandir.

Comme chaque année, nous vivons une période anxiogène : les jours raccourcissent, les textes de la fin de l’année liturgique évoquent la fin du monde… L’actualité économique, politique et sanitaire est au diapason… Et pourtant, c’est ici et aujourd’hui que nous sommes appelés à travailler pour le Royaume des Cieux.

Les serviteurs décrits dans la Parabole ne sont pas seuls, livrés à eux-mêmes. Ils sont plusieurs. Ils peuvent s’entraider. Ils suivent les instructions de leur maître.

Comme ces serviteurs, nous avons des compagnons dans cette vie, proches ou lointains, pour quelques instants ou de longues journées. C’est pour ces compagnons que nous devons nous garder des scandales et occasions de chutes comme nous y incite la lettre de St Paul à Tite (2,1-8, 11-14). Nous avons également un maître, Jésus, dont la Parole, nous guide jour après jour pour « vivre dans le temps présent de manière raisonnable en attendant que se réalise la bienheureuse espérance : la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ. »

Thierry et Cécile Villemagne