« Tous les jours, au Temple et dans leurs maisons, sans cesse, ils enseignaient et annonçaient la Bonne Nouvelle. »

 ainsi en était-il au temps des Apôtres : la maison était un lieu d’enseignement et d’annonce de la Bonne Nouvelle. A vous qui faîtes le choix en ces jours de méditer les textes, l’Evangile d’aujourd’hui vient vous parler de l’Eucharistie. Alors, comment lire cette multiplication des pains sans être renvoyés à notre désir de communier ?

Dans l’Evangile selon Saint Jean, la multiplication des pains marque le sommet et le terme des signes que fit Jésus en Galilée. Elle est suivie du discours de Jésus dans la synagogue de Capharnaüm sur le pain de vie. A la foule qui le cherche, Jésus dira : « Il faut vous mettre à l’œuvre pour obtenir non pas cette nourriture périssable, mais la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que le Fils de l’Homme vous donnera. »

Mais pourquoi dire que ce récit de la multiplication des pains revêt une dimension eucharistique ?

L’évangéliste nous dit que Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives. N’est-ce pas la préfiguration de la prière de consécration ?

Il nous dit ensuite que Jésus demande de rassembler les morceaux en surplus pour que rien ne se perde. N’est-ce pas l’évocation anticipée de notre « réserve eucharistique » ?

Et l’on peut entrevoir dans la proximité avec la fête de Pâque une allusion au mystère pascal, où l’Agneau de Dieu sera crucifié.

Enfin, le rassemblement de la foule sur une montagne pour ce repas peut être une référence à la prophétie d’Isaïe qui annonçait le festin donné par le Messie : « Le Seigneur, le Tout Puissant, va donner sur cette montagne un festin pour tous les peuples. »

Ce miracle de la multiplication des pains prend pleinement son sens avec ce qui suit au chapitre 6 de l’Evangile selon saint Jean, le discours sur le pain de vie indiqué plus haut. A la foule qui demande à Jésus : « Que nous faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus répondit : « L’œuvre de Dieu c’est de croire en celui qu’Il a envoyé. »

N’est-ce pas ce qui nous est possible aujourd’hui avec la communion de désir ? Croire ! Désir de demeurer dans cette communion de foi qui rassemble le peuple des baptisés. Désir de s’unir au Christ qui se donne. Pour cela, j’ai à manifester explicitement ma foi dans la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, pain de vie, d’amour et d’unité.

Tous les jours, dans nos maisons, comme aux premiers temps de l’Eglise, accueillons l’enseignement et l’annonce de la Bonne Nouvelle.

Bertrand de Montclos, diacre permanent de la paroisse