« Il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation ; et ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 51-52). En lisant cette phrase de l’Evangile du jour, je me suis dit que ces mots ne m’étaient pas inconnus. Je suis donc allé chercher dans le Missel où j’ai trouvé deux phrases qui lui font écho : « Ramène à toi Père très aimant tous les enfants de Dieu dispersés », « Humblement nous te demandons, qu’en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps ». Ce sont des mots que nous entendons à la messe et qui proviennent des Prières Eucharistiques I et III. Essayons de comprendre pourquoi nous les prions à la messe.

Cette phrase de l’Evangile nous dit une chose intéressante : Jésus meurt pour Israël ainsi que pour les hommes de tous les pays afin qu’ils soient unifiés. Cette vision nous bouscule car nous avons l’habitude de regarder Pâques sous un jour personnel : Jésus qui nous sauve personnellement. En revanche, nous oublions souvent qu’il s’agit d’un salut en commun : Jésus ne sauve pas les hommes isolément, hors de tout lien mutuel ; il a voulu au contraire un peuple, un peuple d’hommes sauvés qui prennent soin les uns des autres, qui reçoivent les sacrements du salut par l’intermédiaire de certains hommes (les prêtres).

Quel est donc ce peuple ? Il s’agit de l’Eglise, fruit du mystère pascal. On la voit bien naître de la croix : du côté transpercé coulent le sang et l’eau, images du baptême et de l’eucharistie. Et on la voit apparaître à la Pentecôte, où les apôtres reçoivent l’Esprit Saint et convertissent des foules entières. Voilà donc le projet de Jésus: donner sa vie sur la croix pour nous sauver ; nous sauver non pas individuellement mais dans des liens fraternels, avec les autres hommes.

Une des missions de l’Eglise est donc l’unité du genre humain. C’est pourquoi nous prions à la messe pour que Dieu rassemble ses enfants. Nous lui demandons à ce moment-là deux choses : faire grandir l’amour entre chrétiens et convertir les non-croyants afin qu’ils rejoignent l’Eglise.

Nous demandons cela à Dieu et nous essayons aussi de le vivre en paroisse. Former une communauté où chacun veille sur son frère est vital. C’est pourquoi c’est une joie de voir les trésors d’attention entre paroissiens pendant ce temps de confinement. De plus, il fait partie de notre ADN de chrétiens de témoigner de notre foi afin que ceux qui ne connaissent pas le Christ le découvrent et entrent dans l’Eglise.

Olivier de Petiville