Se préparer à la semaine sainte en ce temps de confinement et d’épidémie …

 En ce 2 avril, je nous confie tout d’abord à la prière de Saint Jean-Paul II, parti vers le Père il y a 15 ans, le 2 avril 2005. Nous pouvons lui confier, lui qui fut longtemps malade durant son pontificat, tous ceux qui sont atteints de par le monde par le coronavirus … Qu’il soutienne chacun !

 

Je voudrais vous donner trois points de réflexion sur notre manière de vivre la semaine sainte durant ce temps de confinement et d’épidémie :

 

  1. Une invitation à prier en famille dans la communion des saints :

 

Nous nous sommes habitués à vivre la semaine sainte avec de grandes liturgies, préparées avec attention, entourés le plus souvent de foules importantes …

Voici que nous allons la vivre en famille ou dans la solitude …

Pour ceux qui sont en famille, c’est une belle invitation à vivre une liturgie familiale (comme le diocèse nous le propose ; de nombreux éléments vous seront donnés pour cela). Au fond la liturgie juive, dont nous héritons, est d’abord une liturgie familiale. Il est bon de pouvoir sanctifier son lieu de vie, de pouvoir réellement accueillir Dieu au cœur de nos familles … Prenez à cœur de vivre ces liturgies qui vous sont proposées !

Dans l’évangélisation d’aujourd’hui et de demain, il est évident, plus que jamais, que la famille acquiert une dimension essentielle … Et si Dieu, à travers cette épidémie, venait nous encourager à faire de nos familles des petites églises qui témoigne davantage encore dans le monde !

Et si ce confinement était pour elles comme une « retraite des familles » … !

 

Pour ceux qui sont seuls, ils vont pouvoir faire l’expérience, dans la foi, que la communion des saints est une réalité que nous confessons chaque dimanche et qui est essentielle …

Nous sommes ramenés au temps des premiers chrétiens, de ceux qui au fil des siècles ont été persécutés, de ceux appelés non pas à se protéger en premier lieu mais à prendre soin des autres en étant confinés : mystère de communion ! Celui qui est seul n’est en fait jamais seul …

 

  1. Une invitation à suivre le Christ confiné …

 

Il nous faut faire la découverte que Pâque contient une dimension de confinement. D’abord pour le Christ lui-même, car à Gethsémani, il vit une agonie qui contient angoisse et tristesse. À partir de son arrestation, le Jeudi saint, il est de plus en plus privé de liberté : d’abord prisonnier, puis attaché à une colonne et finalement crucifié sans même pouvoir bouger les mains et les pieds. Le mystère du Samedi saint est le confinement dans son absolu, la mise au tombeau, avec l’âme du Christ qui descend aux enfers où sont retenues prisonnières les âmes des justes. C’est de ces ténèbres que vont jaillir la lumière pascale et la vie nouvelle et immortelle.

C’est confinés au Cénacle, dans la chambre haute, que les Apôtres vont accueillir le Christ ressuscité …

  1. Une invitation à ne pas craindre la mort …

Cette épidémie nous rappelle notre condition de créature : « Tu es poussière et tu redeviendras poussière … »

Nous nous pensions tout puissant ; la science s’est mise à rêver d’un homme augmenté, plus fort que la mort ; et voici que tous les pays, à commencer par les plus puissants se voient atteints, mis à mal, par un virus …

Nous avons voulu évacuer la mort, l’éloigner le plus possible … Elle n’est pas loin de nous … Elle touche des proches, des amis …

En ce temps de Pâques, de passage, Sœur mort comme disait Saint François d’Assise, est celle qui nous apprend à vivre dans la confiance chaque jour, le cœur tourné vers Dieu, dans un désir d’aimer en vérité, sûrs que le Christ nous ouvre à la Vie éternelle …

Cette Vie, elle nous est donnée dès aujourd’hui pour enfin commencer à vivre vraiment !

Père Patrice Guerre, curé de l’ensemble paroissial Saint Pothin – Immaculée Conception