Vendredi 27 mars

Du psaume de ce jour : « Le Seigneur entend ceux qui l’appellent, de toutes leurs angoisses il les délivre. » Ps 33

Est-que ce que je vis est vraiment réel? C’est tellement extraordinaire, ce confinement, que je doute parfois de sa réalité! Mais puisqu’il s’impose à moi, alors comment l’habiter? Comment ne pas s’échapper du présent, ne pas réver de l’avenir mais consentir pour maintenant  à cette privation de liberté d’aller et venir ?

 Les lectures de ce vendredi m’interrogent sur ma disponibilité à reconnaître le Christ qui m’appelle à ,humblement, le suivre. L’Evangile rapporte les discussions sur l’origine de Jésus entre les gens de Jérusalem : » Mais lui, nous savons d’où il est. Or, le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. » Quelle est l’intention de ceux qui s’interrogent ainsi? Quelle proximité avec Dieu  leur permettrait-elle de reconnaître en Jésus le Messie ? Dans le même chapitre 7 de l’Evangile selon saint Jean, un peu avant, Jésus affirmait : « Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il saura si cet enseignement vient de Dieu ou si je parle de moi-même. »

Reconnaître Dieu suppose de l’avoir déjà rencontré et de vouloir faire sa volonté. En ces jours si particuliers, suis-je disposé à  offrir de mon temps pour le rencontrer? Car il me faut repousser les incessantes sollicitations de mes états d’âme, les flots des rumeurs et des distractions qui m’encombrent. Ce temps m’invite à revenir à ma vocation originelle : accueillir ce besoin d’amour, de vérité, de communion qui m’appelle. L’amour n’a pas permis à Dieu de rester seul. A moi de rejoindre cette communion avec Dieu. Pour cela, avoir la volonté de choisir un temps de silence : ce n’est pas chose normale. La peur du vide accable, éprouve mon être de toutes les manières. Le silence cependant peut nourrir et reposer . Je dois accepter de n’avoir plus rien, sinon de savoir qu’un autre tient mon destin et d’accepter qu’une présence me prenne en charge.

Sans doute  avons-nous désormais pris la mesure de ce qui nous est imposé par la pandémie et avons-nous trouvé  un rythme quotidien. Voilà qu’il me faut entretenir la paix intérieure, en dépit des inquiétudes et des peines vécues à distance. Seigneur, je t’appelle : prends pitié!

Bertrand de Montclos, diacre permanent