Méditation pour le samedi 21 mars sur l’évangile du jour : le pharisien et le publicain
« Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! » s’écrie le pharisien …
Admirable prière qui est très certainement vraie ; le publicain dit la stricte vérité ; il est simplement vrai devant Dieu. Et c’est cela, et cela seulement qui nous est demandé.
Etre vrai devant Dieu, reconnaître notre précarité, voilà la vraie prière.
Et si nous demandions durant ce temps de carême, pendant ce temps de confinement, la grâce d’être un peu plus vrai, un peu plus simple ? …
Tous nous voici ramené à la vérité de notre être : nous ne pouvons plus courir au bout du monde pour réaliser des exploits et nous mentir à nous-mêmes ; nous n’avons plus que la vérité de notre être qui s’expose au temps qui passe. Et dans ce temps qui passe, dans le désert qui nous rejoint, nous descendons dans notre cœur, nous redevenons peu à peu, tout doucement, vrai …
Nous ne pouvons plus partir nous occuper en voulant toujours faire plus que les autres … Nous n’avons que nous-mêmes, notre cœur profond pour y descendre …
Oui, nous voici comme obligés de descendre au plus profond de notre cœur pour découvrir de nouvelles ressources intérieures, pour goûter ce que nous avons déjà sans courir sans cesse acheter de nouvelles choses …
Ce publicain n’a rien d’autre que son cœur qu’il expose ainsi à Dieu … Il n’a pas réalisé d’exploits comme le pharisien …
Et il sait son cœur pauvre ; alors il demande à Dieu d’en prendre pitié, d’en prendre soin.
Dans le désert je découvre mon cœur ; je descends enfin en moi-même …
Le pharisien lui, qui ne cesse de dire « je », reste à la surface de lui-même …
Nous pouvons imaginer un journaliste à la sortie du Temple interrogeant chacun d’eux :
- Monsieur le publicain, vous attendiez quelque chose de Dieu en venant au Temple ? – Oui…
Et vous avez reçu ce que vous attendiez ? – Oui et plus encore …
- Et vous, monsieur le pharisien ? – Non, je n’ai rien reçu … et après un petit silence : Mais … je n’attendais rien non plus.
Le pharisien n’attend rien car il n’est pas descendu dans son cœur ; il ne sait pas qu’il a soif …
Le publicain attend tout car il a fait l’expérience que son cœur a mal quand il s’éloigne de Dieu, il se sait en danger ; il a saisi que seul l’amour de Dieu pourrait le rassasier …
Pour Dieu, peu importe irais-je dire, que j’ai fait le mal ou non ; seul compte que je sache qu’il me manque sa présence, que je suis fait pour son amour …
Bonne journée à tous !
Ayez soif de son amour !
Père Patrice Guerre