Ecologie intégrale, de quoi parle-t-on ?
Le 4 octobre, fête de St François d’Assise, prendra fin le temps de la création, qui a commencé le 1er septembre. C’est une période qui a récemment été instituée par le pape François. Pour parler de notre rapport à la création, notre pape utilise un mot qui est difficile à appréhender : « l’écologie intégrale ».
La première difficulté est celui du sens du mot « écologie ». Quand nous entendons le mot « écologie », nous entendons immédiatement « politique », EELV… Peu savent que ce n’est pas le sens originel du mot. Il a été forgé en 1866 pour désigner la science qui étudie les relations entre les différents êtres vivants. Auparavant, on se contentait de les classifier : vertébrés, mammifères, sans chercher à comprendre les relations entre eux. A partir de 1866, on s’est intéressé à leurs interactions, aux écosystèmes, c’est-à-dire aux espèces qui cohabitent facilement entre elles. Ce n’est qu’à partir de 1960 que le mot a pris sa couleur politique : en étudiant ces relations, les écologistes (scientifiques) se sont aperçus de l’appauvrissement de la biodiversité et ont conduit à la mise en place de partis politiques pour ralentir cela. Pour bien comprendre le pape François, il faut avoir en tête le sens originel du mot « écologie », qui signifie : « science des relations entre les êtres vivants ».
Le pape va se permettre d’élargir le concept d’écologie pour en faire un terme théologique. Il part du constat que Dieu est l’Etre Vivant par excellence et donc qu’il doit être intégré dans la réflexion écologique. Ainsi, l’écologie intégrale comprend les relations entre Dieu, les hommes et la création. Si l’homme veut vivre pleinement une écologie intégrale, il doit approfondir ces 3 relations : avec Dieu, avec les autres hommes et avec la création. Ces 3 relations sont indissociables.
Si l’homme oublie sa relation à Dieu, alors sa relation à la création va devenir un opportunisme basique : je prends soin de la nature, sinon je vais à ma perte. Il risque aussi de tomber dans la contradiction : prendre soin des animaux mais pas de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle. Si l’homme oublie sa relation aux hommes, alors il n’est pas vraiment le fils de son Père du ciel qui nous invite à nous aimer les uns les autres. S’il oublie sa relation à la nature, alors il oublie sa mission d’être jardinier de ce monde, de l’embellir.
Dieu nous invite à une relation harmonieuse avec lui, avec nos frères et avec la nature. C’est ce que vivait St François. Il s’agit simplement de l’amour intégral.
Père Olivier de Petiville