Le prêtre, une espèce en voie de disparition ? 

L’année dernière, j’ai passé une semaine de vacances en Normandie, du côté de Vire, le pays dont ma famille est originaire. Une campagne magnifique, sous forme de bocage, avec une herbe verte, arrosée régulièrement par la pluie. Comme la maison d’un de mes oncles est juste à côté d’un carmel, j’ai demandé aux sœurs de pouvoir célébrer la messe chez elle : vous ne pouvez pas imaginer la joie que je leur ai faite ! Je l’ai d’autant mieux comprise quand j’ai réalisé qu’elle n’avait pas un prêtre pour célébrer la messe tous les jours chez elles… De fait, la moitié des jours de la semaine, elles ne peuvent vivre la messe. Elles ont donné leur vie pour Jésus et Jésus ne peut leur rendre visite chaque jour par l’eucharistie…

C’est une situation commune à la campagne : la raréfaction du nombre de prêtres fait que les distances pour aller à la messe le dimanche sont plus grandes. Cette difficulté est criante, vous le savez bien. C’est aussi une situation qui nous impacte en centre-ville et qui va nous impacter davantage. Qui sait si nous aurons longtemps deux prêtres à plein temps sur notre ensemble paroissial ?

Que faire face à cela ? Bien sûr, il y a la prière : « Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson » (Lc 10, 1). Jésus nous l’a demandé. C’est pourquoi tous les lundis, à la messe de 19h nous prions pour les vocations sur notre ensemble paroissial. De plus, un groupe de prière des parents pour la vocation de leurs enfants existe également. Pour le temps pascal, faisant le constat du faible nombre de séminaristes sur notre diocèse, Mgr de Germay nous invite à prier tous les jours jusqu’à la Pentecôte pour avoir des prêtres. Vous trouverez cette prière ICI. Je vous invite à la vivre tous les jours. Bien sûr que Jésus écoutera notre prière. Ayons confiance.

Mais cela suffit-il ? Il ne me semble pas. Nous devons tout attendre de Jésus mais agir également ! Parlons-nous dans les familles de la question des vocations ? Est-ce quelque chose que nous mettons en valeur ? Quel regard portons-nous sur la vocation sacerdotale ? Est-ce pour nous la tuile qui ne doit pas nous tomber sur la tête ? Êtes-vous prêts qu’un de vos enfants vous dise : « Je souhaite devenir prêtre » ? Pour favoriser l’éclosion des vocations, Jésus a besoin d’un terreau favorable.

De mon expérience personnelle, j’ai remarqué que ce terreau n’était pas toujours optimal. Quand maman a annoncé à une de ses amis que je voulais devenir prêtre, elle s’est exclamée : « ma pauvre, tu auras moins de petits enfants ». Ça concernait les petits-enfants mais ç’aurait pu être le bon travail que j’aurais pu avoir… Avec beaucoup de bon sens, maman a répondu : « tu sais, on râle sans cesse parce qu’on manque de prêtre. Là, on en a un qui nous arrive, rendons grâce à Dieu ».

Oui, le sacerdoce est une grâce et une joie, pour le prêtre lui-même et pour l’Eglise. Demandons au Seigneur de nous envoyer des prêtres et aidons-le dans cette tâche.

Père Olivier de Petiville

Vicaire de l’ensemble paroissial St Pothin – Immaculée Conception