Liberté

 

« Le Christ vous a libérés pour que vous soyez libres. Mais pour que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres. » (2e lecture)

Ô hommes et femmes qui avez accepté d’être appelés par le Seigneur, vous avez accepté d’être libérés de votre égoïsme (2e  lecture) par votre Christ Sauveur. Et c’est parce que vous avez accepté d’abord d’être libérés que vous êtes devenus libres. Le Christ vous a libérés pour vous donner de participer à sa Souveraine Liberté. Libre pour être libre n’a aucun sens. Celui qui est libre pour mettre sa liberté à son propre service vit un enfer, un enfermement. Le Christ est l’homme suprêmement libre. La preuve ? C’est qu’il se met en route vers Jérusalem. Il regarde la mort en face, lui fait face. Et non seulement ne la redoute pas, mais encore va directement vers elle. Non pas parce qu’il n’aime pas sa vie, non pas parce qu’il cherche à mourir, mais parce qu’il n’y a pas de plus grand amour que de choisir d’aimer jusqu’à y perdre sa vie.

Toi qui aime ta fiancée, tu découvres que le plus grand amour sera de donner ta vie à celle que le Seigneur te propose d’épouser. Celui qui ne donne pas sa vie, n’est pas libre. Quel malheur ressentent ceux qui n’ont pas trouvé comment donner leur vie.  Si tu gardes ta vie pour toi, tu la perds, car une vie qui n’est pas donnée ne porte aucun fruit. Et ne pas porter de fruit, c’est la mort.  La pire angoisse existentielle de l’homme d’aujourd’hui, c’est de vouloir préserver sa vie pour préserver sa vie. Et c’est ce que propose la publicité, en permanence, et la société de consommation. Et cela stérilise nos vies.  Et nous devenons des vivants-morts, car à garder notre vie pour nous-mêmes, nous ne la transmettons pas.

Oui, merci à vous qui avez reçu cet appel du Seigneur à faire de toute votre vie une semence pour le Royaume, sans rien garder pour vous-mêmes. Vous avez accepté de suivre les prophètes qui vous ont précédés, qui vous ont fait goûter à la joie d’une liberté que le monde ne connaît pas. Pire : que le monde veut nous occulter : cette liberté est de servir son prochain avant soi. La théorie du ruissellement, qui cache un égoïsme forcené, est un leurre, une fausse promesse, sans lendemain.

Si tu mets ta joie dans le service de la joie des autres avant de servir ta propre joie, alors tu connaîtras une joie que nul ne pourra jamais t’ôter. Tu n’es pas fait pour fossiliser la vie, tu es fait pour transmettre la vie, la faire jaillir, la faire s’éclore, la faire grandir. « Je bénirai la vie que tu auras semée largement, afin que ton fruit demeure éternellement », dit le Seigneur.

« Marchez sous la conduite de l’Esprit-Saint L’Esprit-Saint, dans notre vie de Chrétiens, est trop souvent relégué à un allié  supplétif, que l’on invoque quand on y pense. Être chrétien c’est accepter d’être enfanter par le Père ; et d’être sauvé, régénéré par le Christ. Mais ce n’est pas suffisant. Être Chrétien, c’est épouser l’Esprit-Saint. Il ne suffit pas d’accepter que le Père nous adopte comme ses enfants. Il ne suffit pas de choisir le Christ comme notre maitre, et de lui dire : « Je te suivrai partout où tu iras ». Il nous faut choisir délibérément une dimension sponsale dans notre vie avec le Feu régénérateur de l’Esprit d’amour et de Fécondité. Si les disciples n’avaient pas accueillis l’Esprit-Saint, il n’y aurait pas d’Eglise. Et si nous nous décidions à faire de l’Esprit-Saint le premier compagnon de chaque instant, de chaque heure, de chaque jour de nos vies ? Ce ne sera pas faire injure au Christ que d’épouser l’Esprit-Saint en plénitude ! Une Pauline Jaricot, récemment béatifiée nous le montre ! L’Esprit-Saint nous rend capable de l’impossible. L’Esprit-Saint se joue de nos incapacités, Il les transfigure, et Il en fait des sources fécondes et pures. Si tu veux aimer ton épouse ? Epouse d’abord l’Esprit-Saint, et alors tu aimeras ton épouse comme tu ne l’aurais jamais même imaginé.

Si tu étouffes dans ta vie, si tu étouffes dans ce monde sans espérance, et sans aucune perspective, mets-toi à l’écoute du souffle de la Parole. La Parole de Dieu diffuse l’Esprit-Saint. Et perfusera ta vie de jour en jour, d’un discernement, d’une sagesse, d’une audace, d’une capacité d’initiative, d’oubli de soi, de charité, d’une espérance et d’une aptitude à nourrir ou rallumer l’espérance de ceux que Le Seigneur te donnera de rencontrer.

La Liberté vient de l’Esprit. C’est parce que vous acceptez de vous laisser toucher, redresser, nourrir, abreuver vous-mêmes par l’Esprit-Saint que vous pourrez abreuver, désaltérer, ressusciter à la joie véritable tous ceux auprès desquels le Seigneur vous envoie. Pour cela, Alléluia ! Merci à vous. Merci à toi, Seigneur Saint-Esprit, notre ami !   

                 Qui peut nous apprendre mieux que Marie à nous ouvrir aux imprévus de l’Esprit-Saint ?

Jean-Paul Grouès, diacre permanent