Gaudete

En ROSE !

Juin dernier, je suis ordonné diacre. Mon épouse et mes enfants m’offrent une magnifique étole rose. Quelle drôle d’idée ! Elle ne servira que deux dimanches par an. Et pourtant, elle nous rappelle notre histoire familiale, la place de Dieu dans notre famille, l’Espérance dans l’attente, la Joie contre toute attente. En bref, dans la douleur et la peine, nous avons perçu la présence aimante de Dieu et celle-ci est passée à travers de nombreuses personnes.

Quel rapport avec le rose ? Le rose est cette couleur entre le violet et le blanc de Noël et Pâques. C’est un violet qui se laisse éclaircir. Le rose, c’est la couleur du ciel le matin, quand le soleil se lève après la nuit, la couleur des joues d’un nouveau-né après cette grande attente de la grossesse. C’est le rappel qu’au cœur des ténèbres les plus noires, parfois dans les douleurs les plus grandes, habite une Lumière. Cette lumière, c’est Dieu qui nous dit « vous n’êtes pas seuls ».

Ce dimanche, la couleur liturgique sera rose. C’est le dimanche de Gaudete, c’est-à-dire réjouissez-vous ! Le rose de l’avent est comme un adoucissement. Il n’enlève pas l’attente, la souffrance. Il la rend momentanément davantage supportable. Un peu comme le rose de l’aurore va se transformer en une belle journée lumineuse, à laquelle succédera une nuit et un autre matin.

Réjouissez-vous ! Nous sommes appelés à une joie profonde, pas des petits plaisirs quotidiens. Une joie profonde malgré les circonstances, les malheurs, les souffrances qui peuvent nous assaillir. « Espérer contre toute espérance » Rm 4,18. L’espérance c’est ce qui nous donne la joie, nous pouvons, et même nous devons être joyeux parce que l’on sait que le Seigneur est avec nous. L’espérance est source de joie, une joie qui peut parfois être ternie, cachée par des nuages, mais qui doit aussi être une force sur laquelle s’appuyer.

La joie intérieure c’est une source d’évangélisation.

Réjouissez-vous ! c’est un impératif. Cela ne correspond pas à une joie fugace liée à un état émotionnel. Notre volonté doit être en action. Nous devons apprendre à reconnaître les signes de la présence de Dieu dans nos vies. Nous connaissons les motifs de notre espérance : Dieu s’est fait chair, a pris la condition d’homme, a donné sa vie pour nous sauver.

Mais concrètement dans notre vie quotidienne ?

C’est là que notre volonté peut s’exercer à voir les actions d’un Père aimant et prenant soin de son enfant, de la présence à nos côtés du Fils, grâce l’Esprit qui souffle au travers les personnes rencontrées. Nous pouvons comprendre tous ceux qui, souffrant, trouvent cette injonction à se réjouir dure voire impossible et peut être même révoltante. Nous avons à être présent à leur côté, signes et témoins de l’amour de Dieu.

Le Seigneur a besoin de notre coopération pour se déployer : à nous de prendre soin de ce rose pour le diffuser autour de nous et le faire vivre à chaque moment de notre vie.

Thierry avec Cécile et leurs enfants