« Au nom du Père et du Fils et du saint Esprit »

 

En ce dimanche, premier jour de la Mission paroissiale, nous fêtons la Sainte Trinité, un seul Dieu en trois personnes. Le père François Varillon demandait : « Si, par impossibilité, l’Eglise nous disait que Dieu est une seule personne et non plus Trinité, qu’est-ce que cela changerait à nos existences ? »

Pour le peuple juif, le cœur de l’Alliance c’est que Dieu ne s’impose pas à l’homme, il est insaisissable. Le nom de Dieu est imprononçable. Nous n’avons jamais fini de découvrir qui est Dieu. Lorsque Moïse rencontre Dieu au buisson ardent, celui-ci commence par se présenter comme le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. Dieu est relation. Il ne se présente pas en effet comme le Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob, mais comme le Dieu de chacun d’eux, rencontré personnellement. Mais cela ne suffit pas pour Moïse qui insiste pour que Dieu se nomme (à une époque où chaque peuple avait « son » Dieu). Alors Dieu se nomme : « Je suis qui je suis ». Autrement dit, Dieu cache ses traits, il reste inaccessible pour l’homme. Même si le juif est aux prises avec Dieu, il sait qu’il n’a pas de prise sur Lui. Dieu est le Tout Autre.

Seul Dieu peut parler de Dieu. Jésus Christ appelle Dieu son Père et notre Père. Et nous connaissons ces paroles de Jésus qui disent combien le Père et lui sont proches : « Personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. » Jésus affirme même dans l’Evangile selon saint Jean en parlant du Père et de lui-même : « Nous sommes un. »

Annonçant son retour vers le Père, Jésus dit aux apôtres : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

La révélation chrétienne d’un Dieu qui n’est pas solitaire est le cœur de notre foi. Avec le père Varillon, nous pourrions affirmer : « Si Dieu n’est pas Trinité, je ne comprends plus rien à rien ! »

Que disons-nous lorsque nous faisons le signe de croix ? Nous rappelons que nous avons été baptisés « au nom du Père et du Fils et du saint Esprit. » Tel est le nom que nous donnons à Dieu : il est Père et il est Fils et il est Saint Esprit. « Nom » est au singulier.

Ce signe que nous traçons entre notre pensée et notre cœur dit notre amour pour Dieu qui a donné son Fils, par amour pour nous. Nous rappelons la croix, ce moment ultime de la vie du Christ où Dieu montre son visage. Nous sommes les témoins de cet amour. Le signe de croix est déjà une prière. Il dit l’irruption du divin dans notre condition humaine.

Notre vocation de baptisés au nom du Père et du Fils et du saint Esprit est une invitation à vivre ce don de nous-mêmes qu’a vécu Jésus, à rendre compte d’une expérience, d’une rencontre qui nous engage, d’une foi qui nous fait participant de cette vie trinitaire.

Puissions-nous inscrire cet amour dans nos vies, dans nos relations, dans les rencontres de cette semaine missionnaire. 

Bertrand de Montclos, diacre permanent