Yes ! You can !

Une chose nous surprend toujours avec l’Ascension : pourquoi le Christ s’en va-t-il et nous laisse-t-il sur terre sans lui ? C’est bien la nostalgie des apôtres que cherchent à bousculer les anges après l’Ascension : « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » (Ac 1, 11).

Pour comprendre cette décision du Christ, une catéchiste employait l’image de la cuisine. Quand j’apprends à cuisiner, j’ai besoin de le faire avec quelqu’un qui s’y connaît. Je le vois faire la recette et la fois suivante, je peux la faire avec lui. C’est déjà une grande joie. C’est une étape qu’ont vécu les apôtres quand le Christ les a envoyés prêcher la Bonne Nouvelle de son vivant : ce n’était plus seulement le Christ qui prêchaient mais eux aussi qui pouvaient le faire. Comme un cuisinier, le Christ pouvait leur expliquer ce qu’ils avaient bien fait et ce qui était à corriger.

Vient ensuite l’ultime étape : pouvoir cuisiner seul. Quelle joie le jour où l’on devient indépendant en cuisine, où l’on maîtrise parfaitement la cuisson des viandes, des différents légumes, où l’on connaît les saveurs qui se marient ensemble. C’est ce que le Christ invite les apôtres à vivre quand il monte au ciel : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. » Maintenant les apôtres sont adultes dans la foi, le Christ en a fait des hommes accomplis. Magnifique ce dessein de Dieu qui ne se contente pas de nous sauver mais nous fait participer à son œuvre de salut !

Vous me direz que cela est plus complexe que l’apprentissage d’une recette de cuisine. Bien entendu ! C’est pourquoi le Christ ne nous laisse en réalité pas seul : il nous envoie l’Esprit Saint. C’est lui qui travaillera en nous, sans pour autant nous enlever notre liberté. Nous devenons des collaborateurs du Christ tout en étant pleinement nous-mêmes. Nous devenons des autres Christ. Pour cette raison, le Christ peut nous laisser sur terre car il continue son œuvre à travers nous : « Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient » (Mc 16, 20).

Rendons grâce au Seigneur pour cet immense cadeau qu’il nous fait, en élevant notre dignité à la sienne

Olivier de Petiville

Séminariste