Fuir la banalité !
Le temps pascal se poursuit et nous voilà déjà au 5ème dimanche de Pâques ! Les jours défilent depuis que nous avons célébré la résurrection de notre Seigneur … mais avons-nous vraiment quitté nos tombeaux ? Est-ce que la sève de la résurrection a irrigué nos sarments pour donner un nouvel élan à nos vies, de nouvelles couleurs à notre existence ?
Le danger peut être de sombrer dans la banalité … année après année, les temps liturgiques s’enchaînent, les Pâques succèdent aux Noëls … avec le risque de s’écarter peu à peu du cœur de Dieu pour demeurer en lisière de foi. Par habitude je peux continuer d’aller à la messe, peut-être même que je me confesse une fois par an (!) mais tout ceci est empreint de monotonie, parfois confortable mais loin de l’annonce renversante de l’Evangile : par amour, Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ; par amour, Dieu fait toute chose nouvelle en moi. La banalité nous assèche !
Le récit des Actes des Apôtres que nous entendons depuis plusieurs semaines nous rapporte combien les Apôtres et les premiers chrétiens ont été saisis par la résurrection du Christ, puisant dans cet événement et le don de l’Esprit Saint, le courage et l’autorité de proclamer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ aux quatre coins de l’Empire romain.
Etre chrétien ne devrait jamais être banal : chaque Pâques, chaque Eucharistie est une nouvelle naissance à Dieu, l’acte fondateur par lequel le Christ me saisit pour que je demeure en lui et lui en moi, pour peu que j’accepte de me donner à lui. Est-ce que je réalise vraiment combien Dieu m’aime et l’extraordinaire de cette nouvelle, combien Dieu s’engage pour moi, jour après jour ? Comment ma vie ne serait-elle pas bouleversée par une telle rencontre ? Comment ma vie ne porterait-elle pas du fruit, si je me laisse non seulement toucher par le Christ mais transpercer par son amour ? Car alors, ce n’est plus moi qui vit mais le Seigneur qui vit en moi, comme l’écrit Saint Paul !
Un petit conseil si vous craignez d’avoir oublié l’extraordinaire de Pâques, le goût de l’aventure de la foi et la joie de croire : contemplez le sourire et la lumière qui brille dans les yeux de Sarah, Marlène et Valentine, nos toutes jeunes baptisées du dernier matin de Pâques ! Elles témoignent à quel point la rencontre avec le Ressuscité transforme une vie humaine … pour le meilleur !
Chers amis, fuyons la banalité comme la peste (la Covid !) …. Plongeons sans crainte dans la nouveauté de Pâques qui nous redonne vie dimanche après dimanche pour que nous puissions porter du fruit … laissons-nous saisir par le Christ, il n’attend que ça ! Quittons la monotonie pour offrir au monde, qui en a tant besoin, la joie de l’amour de Dieu…
Osons l’imprévu de Dieu et de la Vie ! Parce que nous le valons bien !
Frédéric Subra, diacre permanent