Dimanche des vocations 

 

Le 4° dimanche du temps pascal est appelé le dimanche des vocations.

 

Rappelons tout d’abord que notre première vocation est la vocation baptismale : appel fondamental de Dieu à vivre en enfant de Dieu, à être saint.  C’est dans le terreau de la sainteté, de la prière, de la confiance en la Paternité de Dieu, de l’amour de l’Eglise, du service inconditionnel du frère que pourront naître des vocations baptismales rayonnantes, des vocations au mariage solides, des vocations consacrées. Accueillons donc à nouveau l’appel à la sainteté !

 

Le dimanche des vocations désigne plus particulièrement les vocations consacrées.

Ce n’est pas un hasard si le dimanche des vocations est situé durant le temps pascal : ce temps liturgique est celui de la moisson ; après la 1° gerbe ou le 1° agneau offert en sacrifice (le Christ), c’est toute l’Eglise qui est prête pour la moisson, disponible pour être offerte, envoyée en mission (la Pentecôte étant la fête de la fin de la moisson). Le temps pascal est le temps de la naissance de l’Eglise dont l’unique vocation est la mission.

C’est donc au cœur de ce temps pascal que retentit l’appel du Christ à prier le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour la moisson (cf. Matthieu 9,38). Prions donc !

Pour sa mission, l’Eglise a besoin de pasteurs, de bons bergers, de consacrés ; ils sont nécessaires pour, au nom du Christ Pasteur, conduire le troupeau, le guider, l’emmener dehors …

 

La vocation consacrée procède d’un appel de Dieu par la médiation de l’Eglise.

Or l’Eglise c’est chaque chrétien !

Appeler à devenir prêtre ou consacré(e) n’est donc pas du ressort seul de l’Evêque … Certes il appartient ultimement à certains de poser un discernement ; mais c’est à tous qu’il appartient de susciter des vocations consacrées.

 

La question est donc celle-ci : voulons-nous vraiment que des hommes/des femmes répondent à cet appel de Dieu ? Prions nous vraiment pour cela ou du bout des lèvres ? Osons-nous parler de la vocation consacrée comme un appel vital pour notre Eglise et pour notre monde ? Avons-nous l’audace de suggérer à tel ou telle qu’une vocation consacrée pourrait être une belle manière de vivre de son baptême ?

 

Il me semble qu’aujourd’hui, tous, avec des excuses diverses, nous sommes trop timides sur ce sujet … En voici quelques raisons :

Nous craignons d’interférer dans le discernement personnel … Nous imaginons que cette vocation est trop difficile, héroïque même et qu’elle ne sera pas source d’épanouissement … Nous manquons de foi sur la beauté de la vie consacrée … Nous prenons pour excuse les blessures de l’Eglise qui nous font peur … Or tant et tant de consacrés vivent de manière heureuse et nous l’oublions ! Nous pensons que c’est Dieu qui appelle et que nous n’avons rien à dire  mais seulement à prier …

 

Aujourd’hui, comme hier et demain, le Seigneur passe par son Eglise pour appeler : osons donc appeler à la vie consacrée ! Notre monde et notre Eglise ont soif de ce témoignage … !

Est-ce que nous appelons à la vie consacrée ? C’est à notre communauté en tant que communauté que la question est posée … mais aussi à chacun de nous.

 

                           Père Patrice Guerre, curé de l’ensemble paroissial Saint-Pothin Immaculée Conception