Vivants !

 

En ce dimanche de la santé et au cœur de cette épidémie qui n’en finit pas, il est bon d’unir nos prières pour rendre grâce à Dieu pour celles et ceux qui depuis des mois prennent soin de chacun de nous, et pour Lui confier nos amis, nos proches qui endurent la souffrance de la maladie, de la solitude, de la perte d’un être cher.

A l’heure d’un (re)confinement toujours possible, ce dimanche est aussi l’occasion de revoir, peut-être, notre rapport à la vie et à la mort. Il n’y a pas si longtemps, certains scientifiques proclamaient « la mort de la mort » : le progrès exponentiel des sciences et des nanotechnologies devait donner à l’homme une vie augmentée !!! Miracle ou mirage de la science ? Voilà qu’un virus microscopique fait voler en éclat nos pseudo-certitudes technologiques et nous fait redécouvrir une vérité aussi vieille que le monde : la fragilité de toute vie humaine. Mais cette fragilité doit elle nous empêcher de vivre ?

L’Evangile de ce dimanche dessine une réponse : par notre baptême, nous avons été – à l’image de la belle-mère de Simon – saisis par le Christ et relevés de la mort. « La mort de la mort » est en Jésus ressuscité seul. L’être humain est créé pour la Vie et non pour attendre la mort. Certes nous mourrons tous un jour mais baptisés, nous sommes et demeurons vivants en Dieu. Aussi, le regard chrétien nous invite à observer la mort, non comme une fin, mais comme un passage dans la Vie.

Ecrivant ces lignes, je ne mésestime pas la douleur et la souffrance de toute mort, de toute séparation avec les êtres que nous aimons. Comme vous, j’ai traversé ces périodes de deuil qui nous bouleversent. Je sais la peur de la mort qui peut venir nous hanter.

Mais, oui nous sommes appelés à choisir la Vie, qui n’est pas sans la mort ! Notre foi n’est pas une assurance-vie mais un appel à vivre intensément dans l’amour, c’est-à-dire dans la relation à l’A(a)utre. La fragilité de la vie ne peut être assumée que par la grâce divine, dans le don de soi et l’accueil de l’autre. Bien évidemment dans le contexte sanitaire actuel, il nous faut être responsable et vigilant dans le respect des gestes qui peuvent nous protéger les uns les autres, mais nous ne pouvons sacrifier la Vie qui est relation à Dieu et relation humaine. Si l’être humain est coupé de toute relation avec ses frères et sœurs en humanité, s’il perd la part de vie intérieure qui l’unit à Dieu, il est un mort – vivant !

Alors dans les jours et les semaines qui viennent, soyons plus que jamais des serviteurs de la fraternité. Soyons créatifs pour préserver les liens. Soyons imaginatifs pour développer de nouveaux espaces de dialogue et de rencontre. Soyons attentifs à nos temps de prière et d’adoration, d’écoute de la Parole pour rester connectés à Dieu. Donnons-nous sans compter à Dieu et aux autres !

Chers amis, écoutons l’appel de Dieu à Vivre ! Laissons-nous saisir et relever par le Christ ! La gloire de Dieu n’est pas l’Homme augmenté … la gloire de Dieu est l’Homme debout, l’Homme Vivant !

 

Frédéric Subra, diacre permanent