Chers frères et sœurs, j’espère que vous êtes tous des cas contact … de Jésus et que vous pourrez être aujourd’hui testés « positif » à l’amour de Jésus …

Pour cela, vous le savez il faut être tout proche de Jésus et rester au moins 15 minutes à côté de lui …

C’est mieux si c’est tous les jours car c’est maintenant une certitude que les anticorps ne restent pas longtemps …

Alors comme le dit l’Evangile que nous venons d’entendre : Sortez à sa rencontre …
Déconfinez votre cœur pour qu’il s’ouvre aujourd’hui à la rencontre avec l’Epoux et laissez-vous transformer !

Il est bon ce matin ce temps pour prier … de rester confiné avec Jésus …

 

Les temps sont rudes, j’entends autour de moi beaucoup de colère, de fatigue, de morosité, d’inquiétude, des situations dramatiques, douloureuses qui nous sont confiées … Je vous invite vraiment dans cette Eucharistie à confier tout cela à Jésus, à déposer cela … Souvent la seule demande qui nous est faite au Père Pierre-François, à moi-même est celle-ci : Priez pour nous !

C’est ensemble aujourd’hui que nous prions, particulièrement pour ceux qui sont les plus éprouvés … Je veux les assurer en notre nom à tous que nous prions pour eux …

 

C’est dans la nuit qu’ un cri se fait entendre nous dit l’Evangile de ce jour, un cri qui nous dit : Voici l’Epoux qui vient … Un cri qui nous réveille …

Toutes les grandes venues de Jésus dans l’Evangile se font dans la nuit : la nuit de sa naissance, la nuit où il prie pour désigner ses 12 Apôtres, la nuit où il marche sur la mer, la nuit où il est transfiguré, la nuit de son agonie et de sa Passion, la nuit de sa résurrection …

L’Epoux vient au cœur de la nuit, c’est-à-dire au cœur des ténèbres, au cœur des épreuves, au cœur des tempêtes, là où la peur peut régner, là où le découragement semble gagner , là où la fatigue l’emporte, là où on ne l’attend plus ; rappelons-nous l’épisode de la tempête apaisée … Les Apôtres sont tellement surpris de la venue de Jésus qu’ils croient que c’est un fantôme …

Mais la nuit c’est aussi ce moment où tout est redevenu plus calme, plus paisible, où notre oreille est plus attentive à ce qui est plus discret, là où les étoiles brillent nous disant que le soleil n’est pas loin …

L’Epoux y vient pour y être entendu, écouté gratuitement ; il est le Maître de la nuit…

Dans les pays du désert, la nuit c’est aussi le moment de la fraîcheur où le temps peut s’étirer, où rien ne presse, où il fait bon vivre : l’Epoux y vient à la rencontre de son épouse …

Pour toutes ces raisons, l’Epoux vient dans la nuit …

 

Mais l’époux se fait attendre : il tardait dit l’Evangile …

Combien de fois n’avons-nous pas entendu certains nous dire que Dieu tardait à venir, tardait à leur répondre …

Certains sont alors tentés de se décourager, d’en vouloir à Dieu ou de remettre en question qu’il vienne un jour ; d’autres sont tentés de se culpabiliser, de se dire qu’ils ne sont pas dignes de le recevoir …

En fait la parabole ne dit pas cela (et avec elle bien d’autres textes de la fin de l’année liturgique) : la parabole nous dit juste qu’il faut l’attendre et qu’il faut veiller …

Et pour cela avoir de l’huile en réserve …

Qu’est-ce que c’est que cette lampe, qu’est-ce que c’est que cette lumière qu’il faut avoir ?

Un psaume dit : Ta Parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route …

Les vierges sages sont celles qui méditent la Parole, sont celles qui sont enracinées dans le Seigneur …

Nous avons les deux mêmes adjectifs « sages et folles » ou « prévoyantes et insouciantes » dans le texte de la maison construite ou non sur le roc : Celui qui entend les paroles que je viens de dire et les met en pratique peut être comparé à un homme avisé, sage, prévoyant …

Et celui qui n’entend pas ma parole est comme un homme insensé qui a bâti sur le sable …

 

La parabole d’aujourd’hui ne parle pas de qualités morales ; elle dit juste qu’il faut avoir assez d’huile pour être prêt à l’accueillir … Elle dit qu’il faut veiller … Avec la Parole …

Vraiment je trouve que c’est une belle parabole pour ce temps de confinement où il nous reste la Parole vivante du Seigneur …

Je vous souhaite vraiment de pouvoir la lire en famille et pour ceux qui sont seuls de trouver des moyens pour lire l’Evangile ensemble, même par téléphone …

 

Chers amis, il nous est demandé de veiller ; qu’est-ce que veiller ?

 

Veiller c’est croire qu’il va venir … C’est demeurer dans l’espérance avec la Parole …

Veiller, c’est demeurer orienter vers sa venue … C’est chercher dans sa Parole ce qu’il nous dit de lui …

Veiller c’est avoir fait de la rencontre avec le Seigneur notre première priorité …

Veiller c’est devenir capable de ne pas passer à côté du Seigneur qui est plus discret qu’on ne le pense … C’est sur la croix qu’il se manifeste … Si vous ne veillez pas, vous ne le reconnaîtrez pas …

Veiller, c’est d’abord être veilleur sur soi : Jésus dit : « Veillez sur vous-même et priez en tout temps ; que vos cœurs ne s’appesantissent pas dans la débauche, l’ivrognerie et les soucies de la vie » (Luc 21,34.36)

Veiller, c’est combattre pour défendre sa vie intérieure, sa vie de prière, ce moment où l’on se met en veille …

Veiller, c’est aussi adhérer à la réalité sans se réfugier dans l’imaginaire, c’est travailler sans rêvasser, c’est accueillir les responsabilités qui sont les miennes, c’est ne pas se dissiper sans cesse …

Veiller c’est cultiver une certaine lucidité intérieure, un juste esprit critique … C’est être prophète en ce temps d’aujourd’hui …

Veiller, c’est aussi être capable d’attendre un Sauveur qui n’est pas soi-même, c’est mettre sa foi dans un autre que soi …

Veiller, c’est alors prendre soin des autres, c’est ne pas être indifférent aux autres hommes comme le berger qui garde son troupeau … Le mot Evêque signifie celui qui veille …

Veiller en ce temps de confinement c’est prendre soin de ceux qui sont seuls et prier pour eux  …

 

Jésus nous invite à veiller : s’il vient au cœur des ténèbres, c’est qu’il reste discret : qui la reconnu sur la croix ? Seules nos lampes peuvent l’éclairer, le révéler, dire qu’il est là !

 

Chers amis ; Il nous appartient de savoir que les ténèbres sont là, que l’épreuve peut durer ; mais que l’essentiel est la lumière que nous y mettrons, l’espérance que nous pourrons y insuffler …

Jusqu’au bout gardons notre habit de lumière, celui de notre baptême, celui de la charité qui est toujours lumineuse, celui de notre foi qui est lumière pour les nations …

Avec la Parole, lumière sur nos pas et lampe de notre route …

C’est avec cette lumière, celle de l’Amour, que nous pouvons entrer dans le Royaume, en étant rendus semblables à l’Epoux qui nous donne son Corps  et son Sang …

 

Dans la nuit, un cri se fait entendre : « Voici l’Epoux qui vient, sortez à sa rencontre ! »

Ce cri, c’est celui de l’Esprit Saint qui gémit en nos cœurs … (cf. Romains 8,26)

Oui, sortez ! Allez au-devant de l’Epoux qui vous attend dans les ténèbres, dans la souffrance d’un frère, dans la misère d’un monde qui se croit abandonné de Dieu …

Sortez avec vos lampes allumées, celles de l’espérance et de l’amour vainqueur de la mort, celle de la foi qui supplie Dieu de nous rassembler au festin des noces de l’Agneau !

 

Amen